Opinion

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AM = BHL

Lundi 23 Octobre 2017 - 12:18

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Tout le monde garde en mémoire ce jour funeste du mois de  mars 2011 où l'écrivain français, Bernard-Henri Levy (BHL), paradait dans les rues de Benghazi, cheveux au vent et chemise blanche largement ouverte sur le torse, en appelant les Libyens à se débarrasser du "Guide" Mouammar Kadhafi pour conquérir par les armes la liberté qui leur faisait défaut. Et tout le monde mesure, six ans plus tard, l'ampleur de la tragédie que ce genre d'action, savamment orchestrée par un riche "bobo" du Quartier Latin, a contribué à provoquer, plongeant la nation libyenne tout entière dans un chaos dont la très prospère Europe subit désormais le contrecoup en raison de l'afflux des migrants africains vers  ses côtes.

On aurait pu penser que les intellectuels de tous les continents qui vivent confortablement en Europe tireraient les leçons de la tragédie libyenne qui se joue sous leurs yeux et dont ils sont largement responsables. Mais il n'en est rien comme le montre l'appel au meurtre que l'écrivain congolais, Alain Mabanckou (AM), a lancé, le 14 octobre, contre des dirigeants africains depuis la Foire du livre de Francfort via la chaîne de télévision TV5 Monde. Avec, notamment, cette phrase assassine que rapportait, vendredi, notre consœur La Semaine Africaine : "Je vais vous dire une chose : la fin des dictatures du Bassin du Congo est proche. Les signes sont annonciateurs, nous sommes dans une époque de l'apocalypse… Trente ans de dictature, il faut passer à autre chose ».

La parenté AM-BHL ici soulignée n'a rien de très nouveau, ni même de très surprenant. Elle traduit, en effet, et depuis fort longtemps, l’inclination meurtrière  qui conduit des intellectuels vivant dans les beaux quartiers des nations riches à prôner la violence dans les pays pauvres d’où ils sont issus. Et, tout naturellement, cette inclination, une fois popularisée, génère les pires dérives comme en ont témoigné dans le passé la Révolution française avec la Terreur et la guerre de Vendée, le Stalinisme russe ou le Maoïsme chinois. D'où cette question qui, bien évidemment, soulèvera une vague de protestations dans les milieux bien-pensants à Paris : est-il normal qu'un appel à la violence soit lancé publiquement par un professeur du très prestigieux Collège de France contre les dirigeants de pays qui s’emploient, avec l’aide des autorités françaises, à préserver ou à ramener la paix dans le Bassin du Congo ?

 

Les Dépêches de Brazzaville

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