Angola : un nouvel eldorado pour les entreprises italiennes

Mercredi 24 Juillet 2013 - 18:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Face à un marché national en stagnation, des entrepreneurs italiens sont venus tenter leur chance en Angola : ils y ont souvent tiré le jackpot…

La Foire internationale de Luanda, la FILDA, où est présenté le savoir-faire italien, est devenue un rendez-vous incontournable où se concluent désormais les affaires. Depuis trois ans, entrepreneurs, managers et dirigeants de sociétés venus d’Italie qui y participent se frottent les mains : leur chiffre d’affaires a doublé grâce au développement des affaires avec l’Angola pétrolier. Felipe de Almeida, directeur général d’Iveco, la branche camion du groupe Fiat, ne cache pas son contentement : « Notre croissance ici est la plus rapide de toute l’Afrique sub-saharienne. Nous en sommes à envisager de consolider davantage notre réseau parce qu’il existe aussi bien la possibilité que le marché » pour cela, soutient-il. Le groupe est le fournisseur visible de la police et des forces de sécurité sur place.

Venue de la ville la plus connue de la région des Abruzzes, L’Aquila, récemment victime d’un tremblement de terre meurtrier, la société PEVA a aussi dressé son stand à la FILDA pour vendre des fours. Son représentant en Angola, Gabrielle Perilli, note, ébahi : « Il y a encore quatre ans, notre production s’écoulait à 85% sur le marché intérieur italien aujourd’hui en panne. Depuis notre implantation ici, la tendance s’est littéralement inversée ». Il met ce succès sur le compte de la qualité de ses produits, bien entendu. Mais il existe aussi depuis toujours un parti pris favorable des Angolais pour les Italiens, ce qui ne nuit nullement aux affaires. Du reste, L’Aquila est une ville jumelée à Huambo. Un de ses collaborateurs, Aldo Di Clemente, est moins lyrique mais tout aussi pragmatique : « La PEVA est présente en Angola depuis trois ans. Comme tous les pays africains, le pays est difficile mais il offre de nombreuses opportunités parce qu’il est riche et parce qu’il existe ici une classe moyenne en plein essor. »

La colonie italienne en Angola n’est pas constituée que des seuls industriels et chefs d’entreprises : de nouveaux diplômés viennent tenter leur chance en Angola, un pays en pleine reconstruction après les affres d’une guerre civile qui a ravagé la plupart des biens et services et les a réduits au minimum, y compris le parc immobilier. Tout est à refaire et le boom pétrolier y aide.

Aujourd’hui, en Angola, quelle que soit l’opinion que l’on peut s’en faire dans une nation qui, après une vingtaine d’années de lutte d’indépendance, est retombée dans la guerre civile en 1975, beaucoup d’étrangers ont accouru. Chinois, Brésiliens et Italiens prennent une part importante à la reconstruction dans leurs divers domaines de compétence. Chemins de fer remis en fonctionnement, immeubles à construire ou à restaurer, ports, routes retrouvent une nouvelle jeunesse grâce à l’expertise d’un partenariat étranger.

Ce contexte est d’autant familier au know-how italien qu’il est depuis des siècles présent partout où se sont annoncés les grands chantiers du monde : l’Empire State Building de New York porte une empreinte italienne, tout comme l’assainissement des grands marais de la pampa argentine. Mais le cas angolais a ceci de particulier que le pays est devenu une bouée de sauvetage même pour l’ancienne puissance coloniale, le Portugal.

Lucien Mpama