Après le périple américain : l’heure du bilan pour Matata Ponyo

Mardi 15 Octobre 2013 - 19:12

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Le Premier ministre a regagné la capitale le 14 octobre au terme d’un séjour de huit jours aux États-Unis d’Amérique où il a rencontré les membres du gouvernement américain, les représentants des grandes organisations multilatérales et les opérateurs économiques.

Première étape : Chicago. Conduisant une forte délégation constituée de quelques membres du gouvernement et des experts, Matata Ponyo est arrivé le 8 octobre dans cette ville américaine. Son programme a prévu des rencontres avec des acteurs clés de l’investissement et de la finance. Il est intervenu sur les questions économiques du monde au Chicago global affairs council, puis au forum sur le climat des affaires organisé par le Corporate council for africa. Dans son exposé, il a brossé un état des lieux sur l’évolution de l’environnement des affaires et les perspectives d’investissement dans le pays. Un discours jugé pragmatique mais aussi adapté aux investisseurs américains qui viennent en tête dans les investissements enregistrés dans le secteur minier. Matata Ponyo a annoncé des solutions durables aux problèmes posés dans l’exploitation industrielle et professionnelle des ressources minières. Ensuite, il a mis un accent particulier sur toutes les grandes actions menées dans le cadre des réformes pour l’amélioration du climat des affaires, de la gouvernance économique des secteurs-clés et exploitation des ressources naturelles, de la production énergétique, de la sécurité juridique et financière et des infrastructures. À cela, il faut ajouter le cadrage macro-économique excellent pour y développer des affaires, a-t-il ajouté.

Mais cette croissance soutenue depuis dix ans doit continuer à être alimentée. D’où l’importance que la RDC accorde aux capitaux frais et aux investissements des grands groupes financiers ainsi que des institutions financières internationales pour  poursuivre ses efforts de modernisation du système des échanges, du réseau de commerce, de ses potentialités  et opportunités. À Washington, deuxième étape, le patron du gouvernement y est arrivé, avec sa délégation, sous une forte pluie. Il est reçu au Département d’État américain par la sous-secrétaire d’État pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield. Dans leurs échanges, les deux autorités font le point sur un certain nombre de domaines : les concertations nationales, le financement international des prochaines élections et la situation sécuritaire en RDC. Au sujet de la guerre dans l’Est, il a été réaffirmé au Premier ministre l’intérêt porté sur cette question stratégique par les États-Unis d'Amérique. D’ailleurs une nouvelle personnalité de haut niveau a été nommée pour les conflits RDC-Rwanda. Le programme indiquait aussi des entretiens avec d’autres responsables américains, dont la sous-secrétaire d’État aux affaires politiques et l’envoyé spécial du président Obama pour la région des Grands lacs et la RDC. L’agenda du Premier ministre à Washington a prévu aussi des rencontres avec les animateurs des institutions de Breton Woods, en marge des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international. Matata Ponyo a participé à ces travaux. En tant membre d’honneur, il a été désigné comme panéliste au forum de haut niveau sur le développement des industries extractives pour la prospérité partagée dans les États fragiles. Enfin, il y a eu des entretiens notamment   avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Ensemble, ils ont échangé sur les perspectives de croissance de la RDC, la bonne gouvernance et les financements innovants dont a besoin le pays pour son décollage.

Toute cette opération de séduction a pour but bien entendu de porter des fruits dans les efforts du pays à drainer de nouveaux investisseurs.  Lors de la visite de la bourse de Chicago et du Mercantile exchange, spécialisé dans l’élevage, les mines et les finances, le chef du gouvernement a salué la volonté de la haute sphère de la finance américaine à venir s’installer en RDC. En effet, il existe déjà une bourse au Brésil, en Afrique du Sud et en Malesie. Des sources crédibles ont annoncé aussi des engagements des partenaires traditionnels à soutenir financièrement le projet Inga III pour lequel le pays a lancé ces derniers mois un plaidoyer important auprès des pays et organisations financières internationales. Avec l’Agence américaine USAID, Matata Ponyo a proposé et obtenu le déplacement personnel de son administrateur, Raj Shah, pour la RDC. L’idée est d’obtenir un appui de cette organisation dans la mise en œuvre des projets agricoles, énergétiques et éducatifs. Pour le reste, les détails vont certainement commencer à tomber au fur et à mesure.

Laurent Essolomwa