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Après tout …

Lundi 5 Octobre 2015 - 14:00

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Rien n’interdit de penser qu’au final l’opposition modérée, qui ne se contente pas de hurler sans même savoir ce qui sera proposé dans quelques semaines au peuple congolais, s’engagera dans le débat à venir sur nos institutions afin d’agir conformément aux principes fondamentaux de la démocratie. Après tout, si l’on y réfléchit bien, ses leaders ont tout à gagner à profiter de cette occasion pour faire connaître leur avis publiquement sans recourir à la violence verbale ou physique comme semble vouloir le faire l’opposition radicale.

Dès lors, en effet, qu’elle prendrait position dans le calme, qu’elle émettrait des propositions sensées, qu’elle inciterait les citoyens à se mobiliser de façon pacifique à ses côtés, l’opposition modérée s’imposerait comme une force politique crédible. Au lieu de se marginaliser dans le camp des irréductibles qui refusent au peuple congolais, contre toute logique, le droit de se prononcer sur la gouvernance publique, elle changerait subtilement de stature et deviendrait une alternative crédible à la majorité actuelle.

Dans toutes les démocraties que compte la planète Terre, c’est en appliquant  les principes de base de ce type de système institutionnel que les responsables politiques forgent leur personnalité et démontrent à leurs concitoyens qu’ils ont les capacités nécessaires pour gérer l’espace public. Si donc, chez nous, les opposants veulent prouver leurs qualités de gestionnaires, ils doivent impérativement se conduire en hommes et en femmes responsables. Peut-être une telle modération ne leur apportera-t-elle rien dans l’immédiat, mais à terme plus ou moins rapproché elle deviendra un atout décisif.

Ces vérités premières, il importe au plus haut point de les rappeler avant que ne débute la campagne qui débouchera sur le référendum constitutionnel : d’abord, bien sûr, parce qu’elles seules garantiront que ce grand débat s’effectue dans la paix et la sérénité ; ensuite parce que l’opposition, comme la majorité, a tout à perdre dans des désordres éventuels ; enfin, parce qu’au-delà du débat présent se joue son propre avenir.

Voyons donc ce que nous réservent les prochains jours sur ce terrain.

Les Dépêches de Brazzaville

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