Art dans la cité : l’exposition éphémère Nzoto na nzoto attire la curiosité en plein Immo Congo

Mercredi 15 Janvier 2014 - 17:23

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Plusieurs passants et habitants du quartier ex-20 Mai se sont imposés un arrêt devant les quinze tableaux de peintures sur papiers du Collectif Néo-ngongisme exposés fin décembre sur l’avenue située derrière le Stade Tata Raphaël.

Nzoto na nzoto ou corps à corps était l’expression trouvée par le Collectif Néo-ngongisme pour décrire la démarche qui avait motivé l’organisation de cette exposition au beau milieu de la rue. C’est par souci de ramener l’art dans la cité, nous a expliqué Bongenya, le plus représenté des trois plasticiens exposants dont les peintures ouvraient l’exposition. Le jeune diplômé de l’Académie des Beaux-arts prenait plaisir à présenter ses sept œuvres, toutes réalisées sur papier de format A0. Elle porte le mystère, la première, qui s’imposait au regard de tous, était une peinture faite de feuilles de patates douces collées sur un dessin peint en acrylique sur fond noir et symbolisait « le potentiel féminin », aux dires de l’artiste.

De l’artiste Mago, les visiteurs ont retenu un discours dénonciateur de divers travers de la société. De ses trois œuvres, Mariage semblait la plus insolite. Des parents étaient offusqués par la vue des deux ballons aux traits de visage féminin placés sur un dessin de buste féminin au crayon-feutre bleu en guise de seins. L’artiste qui traitait de la sorte la problématique du mariage pour tous apaisait le courroux de certains au travers de son commentaire. La bisexualité décriée dans un autre dessin sans nom du même artiste paraissait plus plaire à la vue par la beauté du personnage dessiné, mi-homme, mi-femme, était, lui, sujet à moins de polémique.

Quant à Nzuzi Ditunga, le troisième exposant de Nzoto na nzoto, il avait choisi d’exprimer les interrogations des uns des autres face au vécu quotidien usant de la colle mélangée à de la teinte. Il donnait de la sorte un certain relief à ses peintures. Dans Vie na biso, et Ngai te ! Il était question respectivement de la précarité de la vie symbolisée par deux clés qui s’arrachent un pain de biscuits ; la déclinaison des responsabilités traduite par un personnage aux bras levés.

Le collage était la technique la plus usitée dans les différentes peintures exposées ce samedi là après-midi à Immo Congo. Bongenya qui personnifiait les fruits, ananas et papayes notamment semblait plus inventif allant jusqu’à coller des feuilles de légumes et des miches de pain sur ses tableaux.

Le Collectif Néo-ngongisme qui se définit comme un groupe œuvrant pour « le réveil et l’éveil de l’homme par l’art » est composé de Bongenya, Nzuzi, Masela et Mago. Les quatre peintres-sculpteurs organisaient, le 28 décembre, leur quatrième exposition en cité. La précédente baptisée Tozotambola, tozopeindre pe tokoloba (nous marchons, nous peignons et nous parlons) était ambulante. Partie du rond-point Gambela jusqu’à la place 1,2,3, elle avait la particularité d’être progressive. Les réalisations des artistes étaient instantanées au fur et à mesure de leur marche.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

1-Elle porte le mystère et l’œuvre sans titre de Bongenya placés au début de l’exposition 2-Mariage de Mago 3-Ngai te ! de Nzuzi Ditunga