Assainissement : l’aire de transit des ordures ménagères de Makélékélé menacée de fermeture

Jeudi 27 Mars 2014 - 16:04

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Mise en œuvre dans le cadre du Projet d’appui à la réinsertion socioéconomique des groupes défavorisés (Parsged), cofinancé par le ministère des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité et la Banque africaine de développement, l’unique aire de transit des ordures ménagères (Atom) fonctionnelle à Brazzaville est sous la vindicte des riverains

Construite au même moment que celle d'Ouenzé détruite par les explosions des munitions d’armes de Mpila le 4 mars 2012, l’Atom de Makélékélé, dans le premier arrondissement, était jusque-là, la seule structure à fonctionner. Son rôle était de recevoir les ordures ménagères acheminées par les charrettes de précollecte. Regroupées et stockées dans des bennes ouvertes ou fermées, ces ordures devaient être éventuellement compactées puis évacuées par un gros porteur vers la décharge finale (unité de traitement et d’enfouissement) située au village Lifoula, à 25 kilomètres au nord de Brazzaville.

En dépit de ces engagements, le collectif des ONG de pré-collecte des ordures ménagères (Copom) de Makélékélé avait pris l’habitude de déverser les ordures collectées dans un ravin à Mfilou, dans le septième arrondissement. « La difficulté que nous avons en ce moment est que le contrat n’est pas respecté avec la mairie de Makélékélé, parce qu’il était question qu’elle vienne chercher les ordures au moins deux fois dans la semaine. Malheureusement, ces derniers temps, la mairie ne fait plus son travail, posant ainsi des problèmes aux pousse-pousseurs qui ne peuvent plus évacuer les ordures qu’ils collectent dans les ménages. De même, les riverains de cette Atom menacent de la faire fermer parce que les ordures ne sont plus évacuées, causant des odeurs nauséabondes. Ils crèvent même les pneus des chariots », a déploré un des responsables de cette ONG sous couvert d’anonymat.

En effet, selon nos informations, le projet avait été déjà confié à la mairie d’arrondissement 1. C’est ainsi que le responsable de ce collectif de précollecte regrette le fait que le ministère des Affaires sociales n’ait pas fait appel à toute la facilité de la composante pour faire le point et voir comment rétrocéder les véhicules aux associations ou à la mairie. Pour sauver cette Atom, il demande à la mairie et aux pouvoirs publics de trouver des solutions pour la pérennisation de cette activité.

« Les responsables de la mairie sont au courant de cette situation, ils viennent ici voir le site, mais ils nous donnent des raisons parmi lesquelles le manque de carburant des véhicules alors que les mairies viennent d’être dotées de véhicules et de chargeurs. Donc ce ne sont pas les moyens roulants qui manquent. Face à toutes ces tracasseries, nous n’entendons pas abandonner le projet étant donné qu’il est pourvoyeur d’emplois. Notre objectif est aussi de traiter ces ordures ménagères en vue de fournir de la fumée aux mamans maraîchères », a conclu le même responsable.

En sommes, le problème de manque de décharge des ordures ménagères se pose avec acuité dans la ville de Brazzaville. Le cas de Makélékélé n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, car il suffit d’allonger certaines avenues de la ville capitale pour se rendre compte de la manière dont les ordures sont déversées au centre-ville. Ce qui devrait interpeller la conscience des autorités municipales en ce qui concerne les questions d’assainissement.

Parfait-Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : L’Atom de Makélékélé menacée de fermeture. (© Adiac) ; Photo 2 : Des décharges abandonnées dans l’Atom. (© Adiac)