Assassinat de Floribert Chebeya : la journée du 1er juin consacrée aux défenseurs des droits humains

Lundi 2 Juin 2014 - 17:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

L’idée qui a germé a été officiellement annoncée par la Voix des sans-voix pour les droits de l’Homme (VSV), soutenue par le Réseau des ONG des droits de l’Homme de la RDC (Rénadhoc).

Les défenseurs des droits de l’Homme de la RDC, en leur tête, la VSV, ont commémoré, le 1er juin, les quatre ans du double assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana. Cette journée a été placée sur le thème « Quatre ans après votre assassinat, tous unis pour défendre votre cause ».

Dans le cadre de cette célébration, un recueillement a été organisé à la tombe de l’ancien directeur exécutif de la VSV, Floribert Chebeya, au cimetière de Mbenseke Futi Nouvelle cité, suivi d’un culte d’action de grâces célébré en l’église Saint-Léopold, à Ngaliema, ainsi que d’une conférence de presse tenue au siège de cette ONG.

Tous unis pour défendre la cause

Déjà, au niveau du cimetière, plusieurs délégations sont venues se joindre aux familles de deux défenseurs des droits de l’Homme assassinés, la VSV et le Rénadhoc, en vue d’honorer les mémoires des disparus. En plus des discours des familles et ces deux organisations, il y a eu le député national Jean-Claude Vuemba, le syndicaliste Jean-Bosco Puna et Jonas Tshiombela de la Nouvelle société civile, qui ont évoqué leurs contacts avec Floribert Chebeya et les souvenirs du travail abattu dans le cadre de la défense des droits humains en RDC.

Après les mots, les délégations de la ministre de la Justice et des droits humains, des Nations unies, de l’Union européenne, de l’ambassade de France en RDC, de l’UDPS, le député Jean-Claude Vuemba, le collectif des avocats de la partie civile, la VSV et le Renadhoc ont déposé des gerbes de fleurs sur la tombe de feu Floribert.

À la messe, le célébrant a évoqué les qualités de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana ainsi que la valeur du travail abattu par eux, pour l’humanité. Par ailleurs, au cours de la conférence de presse, le directeur exécutif de la VSV, Dolly Ibefo, a insisté sur la volonté des défenseurs des droits de l’Homme dont la VSV, de faire du 1er juin, la journée de Fidèle Bazana et de Floribert Chebeya mais également celle de tous les défenseurs des droits de l’Homme (DDH). « Cela doit être un jour où tous les DDH doivent s’unir pour dire plus de sang des DDH en RDC », a-t-il expliqué. Les grands hommes, a-t-il noté, ont une histoire et des dates leurs sont consacrées en vue de commémorer leurs oeuvres.

Cette proposition a également été soutenue par le Rénadhoc, dont le secrétaire exécutif, Fernandez Murhola, a précisé que la journée devrait être consacrée à la lutte contre les violations des droits humains.

Que justice soit rendue

Dans leurs mots, les familles de deux défenseurs des droits de l’Homme ainsi que les ONG des droits de l’Homme et le collectif des avocats sont revenus sur la justice. Ils ont notamment réclamé la restitution du corps de Bazana, pour des funérailles dignes. « L’occasion est également indiquée pour en appeler à la mobilisation de tous pour que les vrais auteurs et commanditaires de l’assassinat de deux DDH ne continuent plus à jouir de l’impunité », a souligné la VSV dans son mot lu par le premier directeur exécutif adjoint, Rostin Manketa. C’est également, a-t-il poursuivi, l’occasion de dénoncer l’impunité dont jouit le suspect numéro un dans cette affaire, en l’occurrence, le général John Numbi Banza Tambo.

Cette impunité et les vices de procédure ont également été dénoncés par un membre du collectif des avocats de la partie civile au procès, Me Kabengela,  qui, faisant un état des lieux du dossier, a regretté que la Cour suprême de justice, faisant office de la cour constitutionnelle, tarde à se prononcer, en prenant plus d’une année, alors que la loi ne lui donnait que trente jours. Relevant des interventions qui ont apporté certains changements dans les différentes pièces de ce dossier, cet avocat a noté, avec les DDH, la détermination d’obtenir justice, notamment en saisissant des juridictions ou structures internationales.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Une banderole posée à l'entrée de la salle Fidèle Bazana, au siège de la VSV./Photo LDB Photo 2: Me Kabengela, le directeur exécutif adjoint Justin Ciba et Dolly Ibefo. Photo LDB