Assemblée générale de l'ONU : dix pays mauvais payeurs privés du droit de vote

Vendredi 24 Janvier 2020 - 14:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dix pays, dont six d'Afrique - la Centrafrique, la Gambie, les Comores, Sao Tomé- et- Principe, la Somalie, le Lesotho - ayant accumulé trop d'arriérés dans leurs contributions ont perdu leur droit de vote à l'Assemblée générale, a annoncé le porte-parole de l'ONU.

 " Dix membres ont accumulé des arriérés tombant sous le coup de l'article 19'' de la Charte des Nations unies, a indiqué le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, lors de son point-presse.  L'article 19 prévoit une suspension de vote à l'Assemblée générale pour les pays dont le montant des arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.  Sont concernés par cette suspension, la Centrafrique, les Comores, la Gambie, le Liban, le Lesotho, Sao Tomé et Principe, la Somalie, le Tonga, le Venezuela et le Yémen. 

En octobre 2019, l'Assemblée générale a décidé que les Comores, Sao Tomé-et-Principe et la Somalie pouvaient garder leur droit de vote au sein des Nations unies jusqu'à la fin de la session actuelle en septembre. En cas de manquement cette année, ces trois pays seront sanctionnés. Ils s'ajoutent à la Centrafrique, la Gambie, le Liban, le Lesotho, le Tonga, le Venezuela et le Yémen, suspendus pour la 74e Assemblée générale. L'article 19 de la Charte de l'ONU prévoit que l'Assemblée générale peut autoriser des États mauvais payeurs à garder leur droit de vote lorsque leurs manquements sont dus à des circonstances indépendantes de leur volonté.   

L'ONU traverse une crise de financement et une crise financière depuis plusieurs années. ''La crise financière est appelée à empirer si des mesures ne sont pas prises d’urgence pour accroître les réserves de liquidités et surmonter les obstacles structurels '', met en garde son secrétaire général, Antonio Guterres.

La nation la plus riche de la planète et plus grand contributeur, les États-Unis, accuse la dette la plus lourde. Washington doit plus de 2,1 milliards de dollars à l’ONU, soit 60% de la dette totale des États membres, dont 53% sont des arriérés.  Si les États membres qui ont la capacité de payer ne s’acquittent pas de leur contribution en temps voulu, les finances de l’Organisation seront comme ''une rivière sans source ou un arbre sans racine'', a prévenu la Chine.  Que l’on cesse de parler de ''crise financière'', s’est échauffée la Fédération de Russie.  

La situation financière des Nations unies est ''saine'', a-t-elle déclaré, appelant le secrétariat de l’ONU à prendre des mesures pour lutter contre les arriérés plutôt que de proposer des réformes. Le budget de fonctionnement de l'ONU s'élève à trois milliards de dollars et celui des opérations de paix atteint six milliards de dollars.  La situation financière en 2018 a été la pire dans l’histoire récente de l’Organisation. Le déficit de trésorerie du budget ordinaire a atteint un niveau record de cinq cents millions de dollars.  Parallèlement, plusieurs opérations de maintien de la paix se heurtent à des déficits de trésorerie.

Noël Ndong

Notification: 

Non