Assemblée nationale: Jean Goubald accuse Pierre Kangudia d’être à la base de son invalidation

Lundi 10 Juin 2019 - 16:59

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Déception, colère, énervement, autant de sentiments qu’exprime le candidat déclaré élu député par la Commission électorale nationale indépendante dans la circonscription de Mont-Amba, invalidé par la Cour constitutionnelle, le 7 juin, après examen du contentieux des législatives du 30 décembre 2018 qui l’opposait au ministre sortant du Budget.

Pierre Kangudia a vu sa requête en contestation de l’élection de l'artiste-musicien être validée par la Haute Cour. Jean Goubald perd ainsi son siège de la circonscription électorale de Mont-Aba, au profit de l'ex-ministre du Budget.

Cet arrêt de la Cour constitutionnelle, comme il fallait s’y attendre, a fait grand bruit dans l’opinion kinoise. Dans la circonscription électorale de Mont-Amba où est établie la base de Jean Goubald, c’est la consternation. L’on ne s’explique pas ce qui est arrivé d’autant plus que l’intéressé était déjà dans le bain parlementaire et jouissait de quelques privilèges conférés par son nouveau statut social.  

Loin de digérer ce qu’il considère comme une injustice, ce membre de la plate-forme politique Lamuka pointe un doigt accusateur sur Pierre Kangudia, son challenger. Ce dernier, à en croire Jean Goubald qui s’est exprimé récemment sur les ondes d’une radio locale, a corrompu les magistrats de la Cour constitutionnelle avec l'argent pillé à l'État.

Sans ambages et avec une pointe d’assurance, le compositeur de "Bombe anatomique" cite nommément Pierre Kangudia comme principal instigateur de son invalidation. « Le monsieur qui vient de me remplacer l'avait promis, me disant qu'il avait de l'argent et allait m'évincer. Ce qui me révolte est que son Dieu soit l'argent, c'est-à-dire que dans mon Congo, il peut y exister des gens qui pillent l'État et qui usent de cet argent pour évincer ceux qui viennent parler pour les Congolais parce que lui, il n'y va pas pour parler du Congo. Il y va pour se mettre sous l'immunité parlementaire. Ce sont des gens qui se connaissent, qui ont fait beaucoup de dégâts et ils aimeraient être sous ce parapluie-là », a-t-il déclaré. Et d’asséner, sans circonlocutions ni formules alambiquées : « Il disait clairement qu’il allait remettre de l'argent à la Haute Cour pour qu'on invalide Jean Goubald. Il a réussi son coup ».

La justice pointée du droit

L’artiste regrette un tel dénouement qu’il impute à l’irresponsabilité de ceux qui sont censés dire le droit. «  Je croyais que la justice devait être assurée par des gens de hauteur, mais on comprend que ce n'est pas parce qu'on est juriste qu'on a de la hauteur dans l'humanité. Je connais personne à la Cour, peut être qu'il y a des gens qui me connaissent là-bas parce que moi, je suis artiste, je chante et je n'ai aucun jugement à apporter. Mais j'ai compris que des gens peuvent se faire acheter facilement  et faire saper votre honneur », a-t-il déploré.  

N’étant pas un homme à se laisser faire, il promet de rebondir bientôt à travers des actions de lutte contre la corruption qui, selon lui, a atteint son comble en République démocratique du Congo. « Nous allons mettre en place une plate-forme anti-corruption et faire venir les gens qui, comme nous, auront honte d'être parmi ce peuple là, à ce stade de corruption. La corruption a atteint son comble, elle doit baisser », a-t-il conclu.    

Pour rappel, l'artiste-musicien Jean Goubald, élu sur la liste de la Dynamique de l'opposition, dans la circonscription électorale de Mont-Amba,  à Kinshasa, et Chérubin Okende d'Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi, ont été invalidés vendredi par la Cour constitutionnelle. Ils sont respectivement remplacés par Pierre Kangudia et Wivine Moleka, tous deux du Front commun pour le Congo.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Jean Goubald sur scène

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