Assemblée nationale : l’abbé Malu Malu échappe à une interpellation

Mardi 1 Avril 2014 - 17:36

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Réunis  lundi dans une plénière frappée du huis clos, les élus du peuple ont rejeté l’initiative de leur collègue Émery Okundji visant l’interpellation du président de la Céni.

Attendu cette semaine à la chambre basse du Parlement où il devait être auditionné au sujet de sa gestion administrative et financière, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a finalement été exempté de cet exercice pour le moins périlleux. Les députés qui, au départ, étaient chauds à l’idée d’entendre l’abbé Apollinaire Malu Malu ont dû se rétracter après la plénière à huis clos tenue le 31 mars. Un dénouement que n’apprécie guère l’initiateur de l’interpellation, le député Émery Okundji qui estime que son institution venait là de rater une occasion en or de permettre au peuple congolais d’être notamment informé sur tout ce qui a trait à la gestion du fichier électoral. Le refus par l’Assemblée nationale d’auditionner l’abbé catholique ouvrirait, d’après le député des Fonus, « la voie à des dérapages incontrôlables dans le déroulement du processus électoral 2013-2014 ».

Pourquoi la plénière a-t-elle refusé d’acquiescer à la requête du député Émery Okundji ? En tout cas, il a été démontré noir sur blanc que la Constitution du pays était muette quant à la procédure d’interpellation du président de la Céni à l’Assemblée nationale. Aucune disposition constitutionnelle ni réglementaire ne confère à la chambre basse le droit d’auditer la Céni en tant qu’institution indépendante d’appui à la démocratie. Au-delà, l’Assemblée nationale n’est pas compétente pour sanctionner le président du bureau de la Ceni dans l’hypothèse où il n’aurait pas convaincu l’institution dans sa prestation.

Le député Émery Okundji tenait à ce que l’abbé Malu Malu puisse être entendu au sujet de l’état du fichier électoral, du serveur central, de la localisation du serveur de sauvegarde, de la gestion des doublons, de la cartographie des bureaux de vote, etc. Ceci en vue, dit-il, de garantir la transparence des élections transparentes et crédibles, de manière à éviter ne pas retomber dans les erreurs de 2006 et 2011. Nonobstant les limites d’ordre constitutionnel relatives à la gestion administrative et financière de la Ceni, l’Assemblée nationale pense qu’il y a moyen de les contourner en s’adressant à la Cour des comptes, seule compétente en cette matière. Dans le cas d’espèce, rien de tel n’a été envisagé.     

     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Abbé Apollinaire Malu Malu