Assemblée nationale : les travaux de la session extraordinaire s’enlisent

Mardi 10 Juillet 2018 - 14:45

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Alors que les deux chambres du parlement ont été convoquées pour boucler le processus législatif de certains textes de loi jugés urgents, une apathie générale semble gagner les élus du peuple du fait de la non- tenue des plénières.  

L’actuelle session parlementaire extraordinaire donne l’impression de s’enliser de plus en plus alors qu’elle est capitale en raison des matières inscrites à son ordre du jour. Convoquée pour essentiellement permettre aux deux chambres législatives de boucler le processus législatif de certains textes de loi jugés prioritaires au regard de leur contribution à la dynamique électorale, cette session parlementaire semble faire du surplace. Rien ne bouge depuis le dernier congrès qui a désigné le délégué du parlement à la Cour constitutionnelle. Les élus du peuple tournent les pouces et déambulent dans les allées de l’hémicycle du Palais du peuple, devisant dans les restaurants sur des sujets autres que ceux pour lesquels ils sont en passe de légiférer.

À dix jours de la fin de cette session extraordinaire, le compte est loin d’être satisfaisant et à la hauteur des enjeux. À l’Assemblée nationale, seule la commission politique administrative et juridique tente de faire bouger les lignes. Elle est à pied d’œuvre depuis le 9 juillet pour examiner en seconde lecture la proposition de loi portant statut des anciens présidents de la République élus, une proposition de loi adoptée la semaine dernière au Sénat. Lorsqu’on sait que cette session parlementaire devra servir de tribune au chef de l’État, Joseph Kabila Kabange, pour un discours très attendu sur l’état de la nation, à la veille de la convocation du corps électoral pour les législatives nationales et la présidentielle, l’inertie de l’institution parlementaire ne s’explique outre mesure.

Aucune plénière n’est, en effet, convoquée depuis plusieurs jours à la chambre basse du parlement. Pourtant, les matières à débattre telles qu’inscrites à l'ordre du jour ne manquent pas. De la loi sur les manifestations publiques, la protection des défenseurs de droits de l’homme, la lutte contre le terrorisme à celle sur l’accès à l’information ainsi que sur les associations sans but lucratif en passant par le projet de loi sur les télécommunications et les nouvelles technologies de l’information et de la communication, sans oublier la proposition de loi fixant les règles relatives à l’organisation du barreau, rien ne manque pour meubler le temps des députés et sénateurs. Ces derniers sont, par ailleurs, attendus pour régler le problème de remplacement de certains membres de la Commission électorale nationale indépendante ainsi que pour auditionner le rapport annuel de cette institution. Deux faits majeurs qui requièrent diligence et responsabilité dans le chef des élus du peuple qui, visiblement, semblent avoir des idées ailleurs.

D'après certaines indiscrétions, il appert que cette situation d’apathie générale qui gangrène actuellement l’institution parlementaire serait due aux difficultés financières qui sont les siennes actuellement, avec à la clé, le cumul des arriérés des primes du personnel politique et administratif. Ce dernier exigerait le paiement de ses primes avant de se remettre au travail.   

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les députés en plénière

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