Assemblée nationale : Patrice Kitebi et Remy Musungayi jouent leur sort ce vendredi

Jeudi 6 Novembre 2014 - 14:00

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Après plusieurs atermoiements, la plénière tant attendue pour décider du sort de deux ministres frappés par des motions de défiance aura bel et bien lieu ce vendredi 7 novembre sauf changement de dernière minute.

Après le rendez-vous manqué du mercredi 5 novembre, les deux membres du gouvernement concernés par les motions de défiance initiées à leur endroit, en l’occurrence Patrice Kitebi et Remy Musungayi respectivement ministre délégué aux finances et ministre des PME sont attendus ce vendredi 7 novembre à l’Hémicycle du Palais du peuple.. Ainsi en a décidé le speaker de la chambre basse qu’une certaine opposition parlementaire accusait de vouloir geler la procédure en cherchant à protéger les deux membres de la Majorité alors que les griefs portés à leur charge sont gravissime. Une façon pour Aubin Minaku de se dédouaner devant l’opprobre en se lavant de tout soupçon de complicité avec les deux ministres incriminés.

Pour maints observateurs, le président de l’Assemblée nationale aurait finalement décidé de livrer en pâture les deux ministres dont la culpabilité est clairement établie tant dans l’affaire du crédit alloué au porte-parole de l’opposition dans le budget 2013 que dans celle liée au projet de création d'une Cimenterie en Province Orientale. Patrice Kitebi et Remy Musungayi auront donc à se justifier, ou mieux, à s‘expliquer ce vendredi devant la représentation nationale en présentant leurs moyens de défense au cours d’une plénière qui promet des étincelles. Si jamais ils ne convainquent pas leur auditoire et que la motion de défiance requérait l’assentiment de la majorité des députés via un vote positif, les deux ministres seront obligés de rendre le tablier et quitter leur fauteuil ministériel. Un scenario difficile certes mais pas impossible dans une configuration parlementaire caractérisée par des fissures tant au niveau de la Majorité que de l’Opposition et où la discipline de vote peut, à tout moment, buter à la conscience individuelle du député.

Pour rappel, les griefs portés contre le ministre délégué aux finances remontent à l’examen de la loi portant reddition des comptes de l’exercice 2013. Le rapport de la Cour des comptes a fait part d’une mauvaise imputation des CDF 207.814.080 sur les CDF 500.000.000 prévus pour le bureau du porte-parole de l’Opposition soulevant ainsi l’indignation de cette plate-forme étant entendu que ce poste n’a jamais été opérationnel. Quant à son collègue Remy Musungayi, il lui est reproché une gestion opaque du projet de construction d’une cimenterie en Province orientale.

Par ailleurs, la plénière de ce vendredi se négocie dans un climat de forte tension sur fond des rumeurs de corruption des députés afin de les amener à se prononcer contre les deux motions. Une dénonciation qui ne faiblit pas la détermination des initiateurs de deux motions, en l'occurrence les députés Samy Badibanga et Alphonse Awenze, décidés à en découdre avec les deux ministres jusqu’à leur dernière énergie.

 

          

 

Alain Diasso