Ateliers du Palu: le Panafricanisme et l’intégration régionale au cœur de la réflexion

Mardi 25 Novembre 2014 - 16:30

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Sous la modération du député Adolphe Muzito, cadre du Palu, les travaux en ateliers se sont poursuivis le 21 novembre au centre Nganda dans la commune de Kintambo.  

Intervenant le 21 novembre dernier au centre catholique Nganda dans le cadre des ateliers qu’organise le Parti Lumumbiste unifié (Palu) en marge des festivités liées à la commémoration de son jubilé d’or, Dorothée Gizenga a plaidé pour que les idées du Panafricanisme soient réellement mises en pratique. Retraçant les origines du Panafricanisme, la fille aînée du patriarche Antoine Gizenga a rappelé qu’il remonte au 19e siècle dans la diaspora africaine, essentiellement celle de l’Amérique. Le Panafricanisme, a-t-elle indiqué, se présente comme une idée politique visant à favoriser la solidarité entre Africains quel que soit le lieu de leur habitation. Il s’est mué, au fil du temps, en une vision sociale des Africains. Le mouvement milite pour le rapprochement des Africains cherchant à cultiver en eux l’amour de leur continent afin de les amener à participer, individuellement ou collectivement, au bien-être des population

Et Dorothée Gizenga d’ajouter qu’au plan culturel, l’organisation du Festival des arts nègres à Dakar au Sénégal ainsi que les initiatives telles que l’alphabétisation massive des populations africaines, l’encyclopédie du cinéma africain, la création du Népad et la réforme de l’Union africaine peuvent être perçues comme une façon d’actualiser les idées du Panafricanisme. Toutefois, estime-t-elle, la séparation entre l’Afrique et sa diaspora est une des causes qui freinent la promotion de l’élan panafricaniste aujourd’hui utilisé à des fins individualistes.  

« Le panafricanisme et intégration régionale de la RDC », tel est le thème qu’a abordé le Pr Nsaman. Ce dernier a défini le Panafricanisme comme l’ensemble des idées portées vers la recherche de l’identité culturelle. Ce mouvement, a-t-il déclaré, est à la base des indépendances africaines et s’est concrétisé, par la suite, par la création de l’Organisation de l’unité africaine. Tout en égrenant les différentes formes que revêt le Panafricanisme avec notamment les courants révolutionnaire et modéré incarnées respectivement par Nkrumah et Senghor, l’orateur a précisé qu’au Congo, la lutte politique a été portée par Kimpa Vita, Simon Kimangu et Albert Malula. 

Parlant des objectifs de l’intégration, l’orateur a indiqué qu’il s’agit de faire en sorte que l’Afrique parle d’une seule voix. Au nombre des causes qui empêchent aux quatorze communautés sous-régionales africaines de fonctionner à plein régime pour le bien des populations, il a cité entre autres la diversité des monnaies.

D’autres intervenants, et non des moindres, ont également apporté leur réflexion à cette tribune à l’instar du Pr Philippe Biyoya qui a insisté sur la place de l’armée et des services de sécurité dans le processus d’intégration et de paix au niveau de la sous-région. Pour sa part, le pr Omeonga a fait une analyse à la fois rétrospective et prospective de l’armée nationale congolaise depuis l’époque de Léopold II assortie du bilan des forces de sécurité et de renseignement. Son collègue Mbela s’est interrogé sur ce qu’il faut faire avec un État en situation d’instabilité mais qui est engagé dans le processus démocratique.

Le député Luete a, quant à lui, insisté sur le caractère républicain de l’armée et de la police. Réfléchissant sur la portée réelle de l'Organisation internationale de la Francophonie, Makina Malongi s’est interrogé sur la chance de l’Afrique à intégrer cette plate-forme dès lors qu’elle tend à perdre ses langues locales au profit du français. Et Makina d’exhorter la RDC à revendiquer sa vraie place au sein de la Francophonie.               

       

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Willy Makiashi et le couple Gizenga célébrant le jubilé d'or à Buma