Atermoiements du processus électoral : des étudiants en furie expriment leur ras-le bol

Mercredi 18 Octobre 2017 - 18:01

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 À l'Université de Kinshasa (Unikin), des dizaines d'étudiants ont manifesté, le 18 octobre, leur colère face au calendrier présenté par le président de la Céni qui a sollicité 504 jours supplémentaires pour organiser les scrutins.

Une matinée chaude que celle qu’a vécu mercredi la communauté estudiantine de l'Unikin. Pour la énième fois, elle était en face des forces de l'ordre qui ne se sont pas fait prier pour disperser, à coups de gaz lacrymogènes, des étudiants qui manifestaient aux abords du site universitaire. Cette fois-ci, la colère des étudiants n’était pas dirigée contre leurs autorités académiques en cette période de basse conjoncture où les cours ont été suspendus à la suite de la grève enclenchée depuis quelques jours par le corps professoral.

Le courroux des étudiants avait pour cible le président de la Céni, Corneille Naanga, dont les récents propos tendant à reporter les élections jusqu’à avril 2019 étaient vite assimilés à une provocation. En effet, les étudiants ont très mal digéré ce planning de Corneille Naanga qui réclame 504 jours pour organiser des élections fiables et crédibles en RDC, faisant ainsi fi de l’accord de la Saint-Sylvestre qui prévoit des élections au plus tard le 31 décembre 2017. Pour ces étudiants, il s’agit ni plus ni moins que d’une manœuvre visant à torpiller la démocratie et ainsi prolonger le régime qu’ils qualifient d’illégal et d’illégitime de Joseph Kabila.

 

Pour mieux exprimer leur colère, ils se sont illustrés par des chants hostiles au régime sur fond d’un vacarme exacerbé par le recours aux Vuvuzelas et aux sifflets. Des écrits pas très commodes envers le pouvoir en place, mis en avant-plan sur des supports de fortune, exprimaient la colère des manifestants qui entendaient en découdre avec ceux qu’ils considèrent comme usurpateurs à leur droit à un enseignement de qualité. Pneus brulés et quelques symboles du pouvoir détruits, les manifestants étaient, pour ainsi dire, incontrôlables dans leur mouvement.     

 C’est sur ces entrefaites que les éléments de la police ont fait irruption sur le site universitaire en tentant d’éteindre le brasier allumé par les manifestants. Ils ont tenté de calmer le jeu avec des tirs de sommation avant d'utiliser les gaz lacrymogènes. Quelques blessés et des cas d’arrestation parmi les étudiants ont été signalés. « On en a assez de ce régime. Il ne respecte rien, il n’y a rien à attendre, si ce n’est la mort. Cette manifestation est une première, on ne va plus s’arrêter », lançait un des étudiants furieux. Les manifestants ont appelé la population à se joindre à leurs efforts pour libérer le pays du régime en place d’ici à la fin de cette année.    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Quelques étudiants pendant la manifestation

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