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Jeudi 18 Septembre 2014 - 8:46

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À l’heure où, sur le territoire de la Centrafrique, la Minusca des Nations unies prend la relève de la Misca africaine, il n’est pas inutile de rappeler qu’à quelques centaines de kilomètres de là, dans l’Est de la République démocratique du Congo, les « Casques bleus » ont démontré pendant près de vingt ans leur incapacité à ramener la paix dans les zones que ravagent les conflits ethniques. Avec un bilan terrible sur lequel la communauté internationale continue de fermer les yeux, mais qui dépasse aujourd’hui les dix millions de morts, victimes du génocide rwandais compris.

Soyons clairs au risque de nous attirer les foudres de la très puissante technocratie onusienne : aussi bien formés soient-ils, ce ne sont pas des soldats venus d’Asie, d’Europe ou d’Amérique latine qui peuvent aider de façon efficace à la réconciliation des peuples là où ceux-ci se déchirent en divers points du Bassin du Congo. Seuls les Africains y parviendront, si du moins les Nations unies et les grandes puissances étrangères au continent leur en donnent les moyens matériels et financiers.

Les leçons que l’on peut, que l’on doit tirer des guerres civiles dont l’Afrique centrale a été le théâtre dans les dernières décennies sont hélas ! accablantes : décalage des troupes étrangères envoyées sur le terrain, incapacité de leur commandement à les diriger, gaspillage des fonds dépensés pour combattre la violence, gesticulation diplomatique destinée à jeter un voile sur les erreurs dramatiques commises sur le terrain, etc., etc. Lorsque l’heure aura sonné de dresser le bilan de ces interventions anarchiques, la vérité apparaîtra en plein jour et l’Onu n’aura plus qu’à se voiler la face ou, si elle ose regarder la vérité en face, à faire son mea culpa.

Ne nous faisons donc pas d’illusion : le remplacement de la Misca par la Minusca en Centrafrique a toutes les chances d’aggraver la crise au lieu de la résoudre si les erreurs commises en RDC sont rééditées en RCA. Pour qu’il en aille autrement, il faudrait que la puissante machine des Nations unies fasse confiance aux Africains eux-mêmes et contribue de façon efficace à l’organisation du système de prévention et de gestion des crises que les pays comme le nôtre proposent de construire. Y est-elle prête ? 

Les Dépêches de Brazzaville

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