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Lundi 26 Janvier 2015 - 10:00

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Les incidents violents qui ont ponctué dans les rues de Brazzaville les matchs de la CAN 2015 auxquels participaient les Diables Rouges démontrent, s’il en était besoin, que chez nous comme ailleurs le sport sert de prétexte aux incivilités de jeunes irresponsables. Ils sont, bien entendu, inacceptables et se trouvent à juste titre réprimés comme il se doit par les forces de l’ordre.

Allons, cependant, un cran plus loin dans le raisonnement et projetons-nous dans le proche avenir. Pour dire ceci qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui reflète bien la réalité : si de simples matches de football se déroulant hors du Congo conduisent des bandes de jeunes à semer le désordre dans la capitale, à élever des barricades, à piller des commerces sans le moindre respect de la propriété d’autrui, il faut craindre que cette violence soit utilisée, exploitée même sans vergogne dans le domaine infiniment plus sensible qui est celui de la réforme de la gouvernance publique.

Alors que le Congo s’apprête à adapter ses institutions aux réalités du temps présent, il est donc essentiel de veiller à ce que ce changement s’effectue dans la paix et la sérénité. En faisant en sorte, bien sûr que les débats se déroulent dans le strict respect des libertés individuelles et collectives qui fonde notre  démocratie et que chacun puisse s’exprimer le jour venu sans courir le moindre risque. Mais aussi en prenant dès à présent les dispositions nécessaires pour que de petits groupes plus ou moins manipulés de l’extérieur ne tentent pas de perturber le processus mis en place pour concrétiser cette avancée.

Toutes les sociétés humaines comptant en leur sein des esprits faibles qui croient pouvoir imposer par la violence leur vision de la collectivité, il nous parait évident que la tentation sera forte pour certains, dans les mois à venir, de recourir à la rue pour donner l’impression qu’ils incarnent le peuple congolais. Et comme le montre l’agitation anarchique des bandes de jeunes au soir des grands matchs de la CAN, ils n’auront guère de mal à trouver sur le tas les voix qui leur manquent pour se faire entendre. Mieux vaut donc s’y préparer que de fermer les yeux.

La démocratie est assurément le meilleur des systèmes politiques, mais cela n’empêche nullement qu’elle soit fragile par définition.

 

 

Les Dépêches de Brazzaville

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