Audiovisuel : la RDC à l’heure du numérique

Jeudi 18 Juin 2015 - 17:45

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À ce jour, seules huit chaînes se sont conformées à la nouvelle disposition pendant que d’autres continuent d’œuvrer en mode analogique en attendant son extinction sur toute l’étendue du pays. Toutefois, un délai de grâce leur est accordé pour acquérir les équipements adaptés.   

Ça y’est. Après plusieurs mois de suspense, le basculement du paysage audiovisuel congolais en mode TNT (Télévision numérique terrestre) est effectif depuis le 17 juin. C’est depuis le site d’émission de Binza Pigeon qu’a été lancée officiellement cette nouvelle technologie de pointe qui met fin au système  analogique dans lequel avait jusque-là fonctionné la télé congolaise. Déjà, les ménages disposant des postes téléviseurs numérisés ont pu, depuis ce jour, palper les effets bienfaiteurs de la TNT. La qualité de l’image et du son s’est trouvée améliorée au grand bonheur des téléspectateurs. À ce jour, seules quelque huit chaînes de télévision (Kin 24, Télé 50, B One, Digital Congo, Tropicana, AA, RTN1 et RTNC) se sont conformées aux exigences qu’impose ce mode numérique pendant que la plupart continuent d’œuvrer dans l’analogie.

Un délai de grâce leur est accordé pour qu’elles se conforment à la nouvelle disposition en acquérant des équipements adaptés et en réglant des détails administratifs qui s’imposent. Les difficultés sont telles qu'au niveau particulièrement des chaines privées, il y a lieu de se demander si elles seront à même de supporter la facture du numérique. D’où l’appui du gouvernement est attendu pour aider les patrons des chaînes privées à accéder à la TNT. Pour le ministre des médias, Lambert Mende, le gouvernement attend d’être saisi à ce sujet pour s’exécuter en examinant le cahier des charges de chacun. Et pendant que coule ce délai de grâce censé ne pas excéder l’année civile en cours, la diffusion numérique se fera de manière simultanée avec l’analogique.

Ce temps devra également être mis  à profit par des ménages modestes ne disposant ni de récepteurs TV numérisés, ni de matériel d’adaptation à la TNT ou décodeurs de pouvoir s’en procurer avant l’interruption totale de l’analogie hertzienne sur toute l’étendue du territoire national. Progressivement, la télévision congolaise sera entièrement diffusée en mode numérique. Déjà, un diffuseur public mis en place par le gouvernement s’y attelle. Il s’agit de l’entreprise Renatelsat chargée du transport et de la diffusion du signal en provenance des éditeurs de programmes de la télévision gratuite aux quatre coins du pays. Entre-temps, un appel d’offres international relatif à la conception, à la fourniture, à l’installation et à la mise en service d’un réseau national devant appuyer ce diffuseur public a été lancé. C’est dire que le marché reste ouvert à tout opérateur désireux de s’investir dans le secteur de l’audiovisuel en qualité de diffuseur privé.

Au nombre d’avantages que présentent la TNT, il faut noter, outre la qualité du son et de l’image, la constitution d’un stock de fréquences affectées à l’usage du secteur des télécommunications de nouvelles générations de l’Internet mobile ou la téléphonie mobile 4G. En effet, la sous-bande UHF située entre 700 MHZ et 800 MHZ amputée, par voie de conséquence à la TNT, est de ce fait reversée à ces services de communications électroniques émergentes mettant ainsi fin aux assignations de fréquences pour la télévision en analogie.      

Rappelons que cette mutation de l’audiovisuel congolais à la TNT fait suite à l’engagement pris par l’État congolais au titre de l’Accord de Genève de 2006 de l’Union internationale des télécommunications de se doter de cette nouvelle technologie à l’instar de tous les autres États signataires dudit Accord.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Un poste téléviseur numérique

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