BAD : le fonds Afrique 50 totalement opérationnel en mai 2014

Mardi 25 Février 2014 - 19:48

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Le fonds Afrique 50 pour le financement des infrastructures en Afrique, une innovation de la Banque africaine de développement (BAD), sera lancé en mai prochain à Kingali (Rwanda), lors de l’assemblée annuelle de l’institution financière

Le président de la BAD, Donald Kaberuka, l’a annoncé le 25 février à Brazzaville, à l’issue de sa visite officielle, placée sous l’engagement de la BAD à poursuivre et à intensifier les relations de coopération avec le Congo. Le fonds Afrique 50 est lié à la problématique des infrastructures en Afrique, en particulier en Afrique centrale. Cette région, très dynamique avec beaucoup de potentiel, a besoin des infrastructures nationales et régionales. « Vu la géographie, la physionomie de la région, c’est un peu plus cher qu’ailleurs en Afrique, la pluviométrie, le climat (…) Nous sommes en train de mobiliser les moyens financiers, traditionnels et non traditionnels », a déclaré le président de la BAD.

Le fonds Afrique 50 est une réalité. Il est en cours, et vient de l’idée que l’Afrique a besoin de 100 milliards de dollars chaque année pour des besoins minima en infrastructures. Aujourd’hui, la mobilisation est d’environ 50 milliards par tous (bailleurs de fonds, gouvernements, marché de capitaux et partenaires).

Selon Donald Kaberuka, il est temps d’innover car 50 milliards c’est beaucoup mais par rapport à l’épargne africaine elle-même, c’est faisable. Ce fonds a été créé afin de mobiliser l’épargne africaine pour financer les routes, l’énergie, et autres infrastructures en Afrique. Afrique 50 sera orienté vers le développement, tout en demeurant une entité commerciale. Il sera à la fois complémentaire et légalement indépendant des organismes financiers de développement existant en Afrique. Ainsi ce fonds a comme principal objectif de raccourcir les délais entre la conception du projet et la clôture financière.

Pour réaliser les projets d’infrastructures en cours en Afrique où le programme de développement des infrastructures en Afrique est impliqué, Afrique 50 aura besoin de 10 milliards de dollars de fonds propres ; tout en attirant un capital global et local d’une valeur de 100 milliards de dollars. Le capital-investissement détenu par les pays africains est un critère important dans la stratégie d’Afrique 50. Il s’agit en effet, d’un signal fort pour les acteurs financiers et un signe du développement sur l’engagement des pays africains pour faire face aux risques non financiers de l’exécution des projets d’infrastructure.

Cette deuxième visite à Brazzaville de Donald Kaberuka, a parallèlement été marquée par plusieurs séances de travail avec quelques membres du gouvernement, dont le ministre d’État, ministre de l’Économie, Gilbert Ondongo. « J’ai été reçu par le chef d’État et les membres du gouvernement. On a évoqué toute la problématique des infrastructures en Afrique, en particulier en Afrique centrale », a-t-il affirmé.

Aussi tous ces contacts se résument en renforcement de la coopération avec la BAD et le Congo. Pour ce faire, il s’agit d’écouter les conseils sur le comment faire ; de passer en revue les perspectives qui s’ouvrent entre le Congo et la BAD ; et de voir les réalisations du Congo depuis peu et les défis à relever. « Depuis longtemps nous attendons cette visite. Nous continuerons de croire en la banque qui a tant fait pour le Congo, en ayant intervenu plusieurs fois sur les projets vitaux pour la population. Nous souhaitons qu’il en soit toujours ainsi », a souhaité le ministre d’État, Gilbert Odongo.

Qu’est-ce que la BAD va financer comme infrastructure spécifiquement au Congo ?

En termes d’infrastructures, la BAD est présente sur la route qui va relier le Gabon et le Congo dont le financement vient d’être approuvé le 19 février dernier. Il s’agit de l’aménagement de la route Ndéndé-Doussala (Gabon)-Dolisie (République du Congo). Le projet sera conjointement financé par la BAD à hauteur de 46,14%, le Congo pour 71,45 milliards et le Gabon pour 14,231 milliards FCFA.

La première phase du projet portera sur le bitumage de 49km de route entre Ndéndé-Doussala et de 93km entre Dolisie et Kibangou, au sud. Elle inclut également la réhabilitation de 130km sur la section en terre comprise entre Kibangou et Ndongo, à la frontière du Gabon. La réalisation d’aménagements connexes aux tronçons routiers principaux ainsi que la mise en œuvre de facilitation du transport, est également prévue.

La seconde phase concernera le bitumage du tronçon en terre restant entre Kibangou et Ngongo, l’aménagement de la voie de contournement de la ville de Pointe-Noire et des ports secs de Dolisie et Ndéndé. La mise en œuvre de mesures de facilitation de transport centrées sur l’application effective de l’accord de transit entre les deux pays, fait aussi partie des travaux à exécuter

Outre ce projet détaillé, figure la route qui va relier le Congo et le Cameroun, dont le financement a été approuvé. « Nous serons présents au moment venu sur le pont route-rail et tout ce qui est autour. En plus mes services travaillent sur la navigabilité du fleuve Congo, de Sangha et de l’Oubangui. Tous ces projets sont en cours et les besoins en financement sont énormes », a conclu Donald Kaberuka. Notons que les interventions de la BAD dans la région contribuent à accroître les échanges commerciaux intra régionaux, à améliorer l’accès des populations aux services de transport, d’électricité, de télécommunications, et à consolider la croissance dans le secteur privé non-pétrolier, pour ne citer que ces objectifs-là. 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

La séance de travail au ministère des Finances. (photo Adiac)