Bandundu : une épidémie de fièvre typhoïde signalée dans la province

Mercredi 23 Avril 2014 - 17:40

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Les mauvaises conditions de vie de la population, en l’occurrence le manque des infrastructures sanitaires, la non-observance des règles d’hygiène, sont à la base de cette épidémie qui sévit dans la zone de santé de Tembo, dans la province du Bandundu, à la frontière avec l’Angola.

Ce n’est pas la première fois que cette province connaît une telle épidémie. L’on se rappellera qu’il y a quelques années la même épidémie  a été déclarée dans la même province.  on avait enregistré des cas des interventions chirurgicales de péritonite. Pour la présente épidémie, l’ONG Médecins sans frontières (MSF) assure la prise en charge des cas. L’hôpital général de référence de Tembo n’a pas des médicaments pour soigner les malades. Et la population recourt à la médecine traditionnelle. Ce qui aggrave la situation.

«Ici, il n’y a rien, témoigne Joseph Musakane, responsable de l’intervention MSF à Tembo. Il y a bien l’hôpital général de référence de Tembo, mais cet hôpital manque de médicaments. MSF est venue appuyer la structure avec des médicaments et du personnel pour les interventions chirurgicales. Dans la zone de santé, chacun se débrouille avec des traitements traditionnels. Il n’y a pas de structures sanitaires pour les prendre en charge. MSF envoie des cliniques mobiles pour les malades et nous sensibilisons la population afin que les gens s’organisent pour améliorer leurs conditions d’hygiène.»

Louis Mikinzi Mbakani, habitant à Tembo et électronicien de son état reconnaît qu’avoir de l’eau potable relève du parcours du combattant. Par manque d’eau, la population est exposée aujourd’hui à cette maladie, regrette-t-il.   Ici la vie est très pénible, explique-t-il. Pour avoir de l’eau à boire, c’est beaucoup de peine. L’épidémie de typhoïde qui sévit en ce moment vient du manque d’eau propre. Mais comme ici l’eau coûte cher, les gens n’ont pas d’eau potable à boire ou pour se laver. Aucune mesure n’a été prise pour remédier à ce problème. » Il faut installer des sources d’eau aménagée pour que les gens puissent se débrouiller. Il faut qu’il y ait de la prévention sanitaire », préconise–t-il. 

la précarité des conditions hygièniques

Selon MSF, c’est à la suite de l’ouverture d’une nouvelle carrière de diamant le long de la rivière Kwango, frontière naturelle entre la RDC et l’Angola qu’est provenue cette épidémie. D’importants mouvements de population ont été signalés dans la zone de santé de Tembo, confrontée depuis des années à plusieurs vagues d’épidémies. La population vit dans des conditions déplorables favorisant la propagation de la fièvre typhoïde et du paludisme. La promiscuité et l’absence de latrines obligent les gens à faire leur besoin près de leur lieu de vie. Un nombre alarmant de patients touchés par la fièvre typhoïde ont été signalés dans plusieurs aires de santé, le long de la rivière Kwango. De début janvier à mi-avril, plus de mille six cents cas suspects de fièvre typhoïde pour vingt-quatre décès ont été notifiés, soit un taux de létalité de 1,45% dans toute la zone.

 Pour lutter contre cette épidémie, MSF a mis en place trois volets d’activités. Il s’agit de la prise en charge des patients atteints de fièvre typhoïde et de paludisme, de la sensibilisation de la communauté aux règles d’hygiène et aux activités de MSF, et  de la chloration de l’eau afin de limiter l’expansion des maladies provoquées par le contact avec des eaux insalubres. Pour rappel, depuis  son arrivée en février dans cette partie du pays, l’équipe MSF a réalisé plus de 3900 consultations, dont 2127 pour le paludisme et 1308 pour la fièvre typhoïde.

Aline Nzuzi