Bassin du Congo : l’albédo, quelles incidences sur les agrosystèmes !

Samedi 26 Août 2017 - 19:54

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Les chercheurs de l’Institut national de recherche agronomique (IRA) ont évalué, au cours d’une étude, le niveau d’évolution des agrosystèmes dans le Mayombe et les plantations d’eucalyptus du Littoral, leur dégradation ainsi que leur fonctionnement.

L’étude basée sur « le déterminisme de l’albédo dans la dynamique de productivité des agrosystèmes du Bassin du Congo » a permis d’apprécier l’évolution temporelle du paramètre climatique dans les villes de Dolisie et de Pointe-Noire. Les données qui proviennent de ces différentes zones géographiques couvrent une période de plus de 60 ans (1930 à 2014). Il s’agit des précipitations, de l’insolation, de la température de l’air et du sol. Ainsi, la dynamique dans les deux agrosystèmes est traduite à partir l’évolution de l’albédo et l’indice de standardisation des précipitations.

Dans cette étude, le régime pluviométrique montre que la forêt congolaise est à l’origine d’un recyclage de l’ordre de 54 à 75 % des précipitations qu’elle reçoit. Il confirme que les précipitations résultent des conditions atmosphériques et des facteurs géographiques. « Les séquences négatives de l’albédo enregistrées à partir de l’indice de standardisation dans les deux agrosystèmes correspondent à la période au cours de laquelle les formations végétales se sont reconstituées après avoir subi les diverses pressions », note l’étude. « Les résultats obtenus traduisent la dynamique des deux agrosystèmes et peuvent constituer un outil d’aide à la décision pour une gestion durable des écosystèmes », affirme Lambert Mounzeo, un chercheur de l’IRA.

Les agrosystèmes subissent diverses pressions liées aux activités anthropiques, au vieillissement du matériel végétal et aux facteurs locaux. Selon la Banque mondiale, les agrosystèmes, particulièrement en milieu tropical, sont exploités par les populations pour subvenir à leurs besoins fondamentaux.

Le couvert végétal dépend de l’évolution, la dégradation et le fonctionnement des agrosystèmes. « Mais il sied de mentionner que l’utilisation des modèles qui décrivent cette dynamique des agrosystèmes paraît toujours limitée », indique les chercheurs, avant de préciser : « Ceci à cause du déphasage observé entre la période au cours de laquelle les mesures constatant les changements ont été faites et les réponses à long terme de l’agrosystème qui est soumis à des perturbations extérieures ».

Actuellement, les travaux menés dans divers agrosystèmes qui portent sur des technologies nouvelles et avancées analysent la dimension spectrale et temporelle de la radiométrie d’un couvert végétal, pour caractériser les états de surface en termes de paramètres biologiques et d’indicateurs agronomiques. « Malgré les performances de ces technologies de pointe, qui relèvent parfois des systèmes d’informations géographiques ou des observations satellitaires, il est toujours difficile de caractériser de façon échelonnée la dynamique des agrosystèmes depuis les années 1930 jusqu’à nos jours. De plus, cette dynamique des agrosystèmes peut être évaluée en s’appuyant sur l’évolution de l’albédo », a conclu Lambert Mounzeo. Cette étude mérite d’être poursuivie à travers tout le pays, selon les chercheurs, en s’appuyant sur les indices de végétation, l’évapotranspiration potentielle, les vues aériennes et les images satellitaires afin d’aider à la décision pour une gestion durable des écosystèmes.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Agrosystèmes (DR)

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