Belgique: des excuses du Premier ministre pour le sort des enfants métis

Lundi 15 Avril 2019 - 12:00

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 Charles Michel a reconnu récemment la mise en place par son pays d'un système de ségrégation ciblée à la fin de l’époque coloniale.

Le Premier ministre belge a présenté ses excuses pour le sort des enfants métis arrachés à leurs mères autochtones en Afrique. La Belgique a ''posé des actes contraires au respect des droits humains fondamentaux'' en mettant en place "un système de ségrégation ciblée'" à l’encontre des métis nés de liaisons entre des hommes belges et des femmes autochtones en Afrique coloniale, a-t-il déclaré.

Il a reconnu une ségrégation ciblée qui a fait des métis, des victimes sous l’administration coloniale du Congo belge et du Ruanda-Urundi, jusqu’en 1962, et suite à la décolonisation ainsi que la politique d’enlèvements forcés. Charles Michel a présenté les excuses belges ''aux métis issus de la colonisation belge et à leurs familles pour les injustices et les souffrances qu’ils ont subies'' et sa compassion ''envers les mamans africaines, dont les enfants leur ont été arrachés''.

Entre douze mille et vingt mille enfants nés au Congo (aujourd’hui République démocratique du Congo, ex-Zaïre), au Rwanda et au Burundi ont été emmenés en Belgique dans des conditions controversées entre 1959 et 1962. Ils furent séparés de leur mère, de leurs frères et sœurs, et placés dans des orphelinats et pensionnats. Il leur était interdit de se mêler aux Blancs et aux Africains. Nombre d'entre eux ont été dépourvus d’actes de naissance ou de papiers d’identité, quand d'autres ont été obligés de changer de prénoms et de noms.

Seuls 10% d'enfants métis ont été reconnus par leur père. Certains n’ont jamais reçu la nationalité belge et sont restés apatrides. En avril 2017, Mgr Bonny, évêque d’Anvers, a reconnu la souffrance que les métis issus de la colonisation ont vécue et présenté ses excuses pour la part prise par l’Église catholique dans cette histoire.

Noël Ndong

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