Beni : la persistance de l’insécurité tend à hypothéquer la tenue des scrutins

Mardi 11 Décembre 2018 - 17:37

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

La détérioration de la situation sécuritaire dans la ville du nord-est de la République démocratique du Congo pourrait, si on n’y prend garde, impacter négativement les résultats dans les urnes à cause de l'insécurité qui y règne.

La situation sécuritaire dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) demeure toujours préoccupante. Malgré la pression exercée par la population sur ses autorités locales dans une perspective de restauration de la paix, celle-ci reste toujours fuyante et passe encore pour un concept vide de sens dans l’imaginaire collectif. Au lendemain du passage dans la région de Martin Fayulu, le candidat n°4 à la présidentielle qui a fait la promesse de s’attaquer à l’insécurité une fois élu, la ville est rentrée dans ses incertitudes. L’insécurité a vite repris ses droits. En témoigne, l’attaque perpétrée le 10 décembre par les rebelles ougandais de l’ADF au quartier Mabasele, commune rurale d’Oicha.

Dix personnes ont été tuées lors de cette attaque. À Mangolikene, dans la partie rurale de la commune de Rwenzori, à l'est de Beni, et à Paida, un quartier situé à l'est de la ville, sur la route Beni-Kasindi, ces rebelles ougandais se sont encore signalés en fauchant par balle dix-huit personnes au total, d’après des sources locales. La persistance de l’insécurité dans ce coin du pays inquiète. Déjà, en cette période de campagne électorale, plusieurs candidats aux législatives originaires de cette ville ont des difficultés à atteindre leurs fiefs électoraux à cause de l’insécurité qui plane sur ce territoire. En effet, plusieurs villages et localités sont sous contrôle des groupes armés dont l’activisme empêche toute itinérance. Les Maï-Maï et les ADF sont présents dans de nombreux coins, notamment dans le secteur de Beni-Mbau, en chefferie de Watalinga, ou encore en chefferie de Bashu.

Ce qui dissuade les candidats originaires à ne concentrer leurs activités qu’à Beni-ville et un peu plus au sud, question de prévenir toute éventualité macabre. « La situation est insupportable, trop de morts, les têtes décapitées, beaucoup de morts à la morgue », s'indigne un habitant. La situation est inquiétante. D’aucuns craignent qu’elle n’affecte le processus électoral dans la région. Dès lors, comment se dérouleront les opérations de vote avec une population déplacée qui ne peut rentrer chez elle pour participer au scrutin ?, s’interroge-t-on.    

Alain Diasso

Notification: 

Non