Bénin : la caution pour l'élection présidentielle portée à 250 millions FCFA

Mardi 4 Septembre 2018 - 18:48

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La polémique s'est enflée le 4 septembre dans le pays, au lendemain du vote par le parlement du nouveau code électoral, qui a fait passer  la cautiion de quinze millions à deux cent cinquante millions FCFA pour concourir à la magistrature suprême en 2020.

Le nouveau code, adopté par les députés de la majorité présidentielle, fixe la caution pour l'élection présidentielle à 10% du montant maximum des frais de campagne plafonnés à 2,5 milliards FCFA, soit deux cent cinquante millions FCFA. Elle était jusqu'à présent de quinze millions FCFA. Deux cent quarante-neuf millions FCFA sont également demandés par liste de candidats pour les élections législatives (contre 8,3 millions auparavant).

La prochaine élection présidentielle se tiendra en 2020 alors que les législatives auront lieu en 2019. Le garde des Sceaux, Sévérin Quenum, a déclaré que le Bénin « mérite d'être réformé ». « Nous avons des susceptibilités ou des suspicions qui sont réciproques. Le temps est venu de les transcender pour que ce Bénin (...) se développe », a-t-il déclaré à la presse, à l'issue du vote du parlement.

Le Bénin, petit pays d'Afrique de l'ouest avec onze millions d'habitants, compte plus de deux cents partis politiques enregistrés et le président de la République, Patrice Talon, avait annoncé des mesures d'assainissement du paysage politique.

Cosme Hounkponou, ancien militant politique qui veut être candidat à la prochaine élection législative, estime pour sa part que « les nouvelles dispositions visent à freiner la pagaille ». « Les partis bien structurés n'auront aucune difficulté à payer ces cautions », a-t-il dit.

Les députés de l'opposition ont cependant tous voté contre cette réforme qu'ils accusent d'être « taillée sur mesure ». Le président Talon, homme d'affaires avant de s'engager en politique, est l'une des plus grandes fortunes du Bénin. Pour Léonce Houngbadji, fondateur du Parti pour la libération du peuple, « c'est un complot contre la jeunesse », ajoutant:  «Nous aurons désormais un parlement des riches et un président de la République hyper puissant ». « Cela met à mal l'unité nationale », soutient-il.

Selon le nouveau code électoral, les anciens présidents de la République peuvent être candidats.

AFP

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