Bijouterie Dief : Mariame et l'empire Diefaga

Jeudi 23 Janvier 2020 - 20:38

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A 27 ans, Mariame Diefaga, responsable administratif et marketing, se retrouve à la tête de l’une des plus grandes bijouteries de la place. « Dief bijouterie créateur joaillier sertisseurs », de son ancienne appellation, porte désormais une nouvelle enseigne « Dief ». Une transition nécessaire pour cette entreprise familiale qui caresse l’ambition de devenir d’ici peu, une marque à part entière comme Cartier, Chaumet et Fred.

Jadis nichée au Rond-Point de la coupole (l’actuel hôtel de GHS), la bijouterie Dief est actuellement logée au sein du restaurant SAM sur l’avenue Auxence Ickonga juste à côté de l’hôtel Ledger. Bien que l’enseigne soit récente, la bijouterie Dief existe depuis une quarantaine d’années. « Mon père est arrivé au Congo à l’âge de 18 ans. D’origine malienne, il est issu d’une famille de forgerons. Il a commencé dans la réalisation artisanale de bijoux. Plus tard en gagnant en expérience, il effectue des formations en Suisse et en Italie », confie Mariame qui est aussi directrice et photographe au sein de  Maranatha, (sa boite de photographie).

Ahamada Diefaga le fondateur avait de grands rêves, dont le principal était de faire de sa bijouterie une marque déposée à la même enseigne que les grandes joailleries du monde. « Parce qu’il n’y a pas de raison que des bijoux qui sont fabriqués en Afrique ne soient pas valorisés au même titre que ceux des grandes joailleries. Et c’est dans cette même lancée que nous continuons aujourd’hui », a révélé Mariame. La marque Dief, selon la gérante, ne se limite pas à reproduire des modèles d’autres bijoutiers. Elle valorise et présente aussi ses propres collections.

Pour Mariame, un bijou reste une pièce unique, et le client a l’opportunité de proposer son modèle au moment de la fabrication. « Mon père tenait compte de toutes les bourses, et il avait beaucoup d’estime pour ses clients, nantis ou pas. Il disait : venez avec ce que vous avez et nous allons voir dans quelle mesure, nous pourrons vous apporter le produit qui vous correspondra le plus », explique Mariame qui ne veut surtout pas déroger aux canons de son prédécesseur.

De plus, comme l’a laissé entendre la gérante, certaines collections sont négociables. « Vous voulez une pièce qui coûte 500 millions, parce qu’elle est sertie de diamants, on va vous proposer par exemple d’enlever le sertissage, pour vous permettre d’acquérir cette pièce à un prix plus bas. Evidemment au niveau du rendu de la beauté, la pièce sera un peu différente, mais c’est aussi notre façon de montrer que la marque Dief est à la disposition de toutes les bourses et l’important pour nous est de satisfaire la clientèle », confie Mariame. 

C’est donc dans cette optique que la marque Dief s’inscrit, car selon Mariam, Dief crée principalement des pièces d’inspiration africaine. « Notre souhait est de revaloriser notre identité africaine en utilisant nos propres matières comme de l’or, l’argent, le diamant. Et qu’on le veuille ou non, toutes les matières viennent de l’Afrique et c’est dommage que cela soit d’autres qui les valorisent », poursuit la jeune femme.  Mariame n’a pas peur même si le milieu de la bijouterie est essentiellement masculin, son père ayant balisé le chemin. Les créations de « Diefaga » ont séduit plus d’un jusqu’au défunt colonel Khadafi qui s’était vu offrir une œuvre de la part du président congolais, réalisé par le père fondateur Ahamada Diefaga.

 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Images illustratives

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