Binyavanga Wainaina : « Je suis homosexuel, maman »

Samedi 15 Février 2014 - 14:13

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Le romancier kenyan a publié le 21 janvier, date de son quarante-troisième anniversaire, une lettre fictive sur le site Africa is a Country à sa mère disparue le 11 juillet 2000. En réalité, semie-fictive. Binyavanga Wainaina imagine les derniers mots qu’il lui aurait dit s’il avait pu quitter l’Afrique du Sud pour se rendre à son chevet : « Maman, jamais personne n’a entendu ceci maman : je suis homosexuel »

À ce jour, il est l’un des très rares Africains à briser ce tabou. Binyavanga Wainana, fondateur de la revue influente Kwani, a choisi de faire un coming out public en réponse aux durcissements des législations criminalisant l’homosexualité en Afrique. Le 21 décembre dernier, le gouvernement ougandais a adopté un projet de loi prévoyant un durcissement des mesures déjà en place contre l’homosexualité, un « crime » passible de la prison à perpétuité. Au Nigeria, le président Goodluck Jonathan a promulgué le 13 janvier une loi interdisant les unions entre personnes de même sexe sous peine de 14 ans de prison, 10 pour les couples s’affichant publiquement. Actuellement, les homosexuels soudanais, somaliens et mauritaniens risquent la peine de mort pour leur orientation sexuelle. Selon un rapport d’Amnesty International établit en juin 2013, l’homosexualité est rendue illégale dans 38 des 54 États africains.

Morgane de Capèle