Blanchiment d’argent : les notaires congolais mis en état d’alerte

Vendredi 4 Juillet 2014 - 19:06

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Acteurs importants dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les notaires congolais devront dorénavant redoubler de vigilance et vérifier minutieusement l’origine des fonds de leurs clients, afin de dresser des déclarations de soupçon dignes de foi à l’Agence nationale d’investigations financières (ANIF), qui, à son tour ouvrira des enquêtes

Pour atteindre cet objectif, l’ANIF a organisé, le 3 juillet à Brazzaville, une séance de sensibilisation au profit des notaires congolais en vue de les sensibiliser à la réglementation anti-blanchiment d’argent et au financement du terrorisme.

La réunion visait également à donner aux notaires la conduite à tenir ainsi que les stratégies à adopter vis-à-vis de leurs clients, afin de connaître l’origine de leurs fonds et de remonter discrètement les infirmations à travers des déclarations de soupçon auprès de l’ANIF, qui procédera à des enquêtes.

« Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la sensibilisation des assujettis à la réglementation anti-blanchiment d’argent et financement du terrorisme. Nous avons déjà tenu une réunion similaire avec les dirigeants des banques ; cette fois, c’est avec les notaires, parce qu’ils ont l’obligation de faire des déclarations de soupçon à l’ANIF », a souligné le directeur de l’Agence nationale d’investigation financière, André Kanga.

Les enquêtes concernent tout argent avéré d’origine illicite, déposé ou prêt à placer dans le circuit économique via les banques.

Ces fonds peuvent être obtenus par le biais de crimes économiques tels que le détournement des fonds publics, les crimes de sang (braquage, assassinat) ou la vente de la drogue.

Cette mesure vise surtout à lutter contre le financement du terrorisme au sein de la sous-région.

Conscients de la tâche qui leur incombe dans l’application de cette réglementation sous-régionale, les notaires congolais souhaitent aider l’État dans cette lourde mission.

« Cette réunion est la bienvenue. Quand nous voyons ce qui se passe autour de nous dans la sous-région, nous estimons que les notaires peuvent contribuer à la sécurité économique. Nous sommes dépositaires des fonds de nos clients et il nous revient d’en connaître l’origine. Dès lors que l’origine de l’argent déposé est floue, nous sommes tenus de faire une déclaration de soupçon aux structures habilitées », a déclaré la présidente de la Chambre des notaires du Congo, maître Esther Nanette Note.

Cette réunion préparait aussi la tenue, en septembre prochain à Brazzaville, d’un grand séminaire sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, qui sera animé par les experts du Groupe d’action anti-blanchiment et financement du terrorisme, en collaboration avec la Banque mondiale. Ces assises regrouperont les notaires, les agents de change ainsi que les banques, acteurs également décisifs dans la lutte contre ce phénomène.

Cette réunion permettra de juger les efforts du Congo dans ce domaine.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

Des notaires écoutant attentivement le directeur de l'Anif (© Adiac)