Blocage électoral en RDC : Isaac Muamba de l’Udesc accable la classe politique congolaise

Lundi 30 Janvier 2017 - 17:15

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Le président de l'Union pour le développement social et communautaire (Udesc), Isaac Muamba, ne va pas sur le dos de la cuillière pour pointer du doigt la classe politique congolaise sur l'enlisement dans lequel le pays se trouve, n'ayant pas respecté le délai consitutionnel pour organiser la présidentielle et sur des tractations et discussions politiques qui perdurent, faisant perdre du temps et de l'argent au pays.

Prévues pour quelques jours, les discussions directes entre la majorité présidentielle et le Rassemblement des forces sociales et politiques acquises au changement (opposition), sous la facilitation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco), tirent en longueur depuis quasiment un mois. Après la signature de l’Accord de la Saint-Sylvestre, les acteurs politiques continuent les tractations pour « des arrangements particuliers » qui, en fait, concernent la répartition des responsabilités, des postes ministériels pendant la période de transition jusqu’à l’organisation des élections fixées avant la fin de l’année 2017.

Cette situation politique atypique en RDC fait couler beaucoup d’encre et de salive, du moment que la Constitution n’a pas été respectée au sujet du délai d’organisation des élections législatives et présidentielle. En effet, le président Joseph Kabila est en fin de mandat depuis le 20 décembre 2016. La Commission électorale nationale indépendante n’a pas organisé des scrutins afin d’avoir un autre président élu. L’on se retrouve en plein « glissement » du mandat présidentiel. C’est le nœud de la crise politique qui a conduit à l’organisation du dialogue de la Cité de l’Union africaine à Kinshasa, avec à la clé, la signature de l’Accord du 18 octobre 2016 et la formation du gouvernement Samy Badibanga, et à la tenue des discussions directes au Centre interdiocésain pour aboutir à l’Accord du 31 décembre 2016.

Au registre des réactions par rapport à ces deux démarches politiques ayant accouché de ces deux accords politiques, l’on note celle d’Isaac Muamba Kalonji, président de l'Udesc. Il charge d’emblée l’opposition politique congolaise dans l’ensemble pour un certain déficit d’unité. Lors du dialogue de la Cité de l’UA, une frange de l’opposition, notamment, le Rassemblement, a déclaré que ces assises étaient un échec. Au terme des discussions directes, la partie de l’opposition ayant pris part au dialogue, et dont certains membres sont dans le gouvernement du Premier ministre Samy Badibanga, rejette l’Accord du Centre interdiocésain. «Ces deux rencontres politiques n’ont jamais été inclusives en fin de compte. Mais combien de temps et d’argent perdus ? Les deux franges de l’opposition ne pouvaient-elles pas s’asseoir ensemble dans le passé lorsque l’appel au dialogue avait été lancé afin de discuter en respectant le délai constitutionnel pour éviter le glissement dans lequel nous nous trouvons déjà aujourd’hui ?», interpelle Isaac Muamba Kalonji. Pour lui, c’est le peuple qui apparaît comme le dindon de la farce de la classe politique congolaise. Le président de l’Udesc soutient : «On doit apporter un réveil à notre peuple tant volé, méprisé et maltraité par nos politiciens pour leurs intérêts démagogiques et soifs du pouvoir ».

Isaac Muamba accuse la classe politique, opposition comme majorité présidentielle, tous ensemble, de continuer à jouer avec peuple. « Ce qu’ils veulent, c’est remplir toujours leurs poches. Ceux qui se disent opposants aujourd’hui étaient au pouvoir et avaient oublié le peuple. Qu’est-ce qui nous ferait penser que s’ils reviennent dans la gestion de la chose publique, ils se souviendront du peuple ? La guerre pour les postes gouvernementaux du temps du feu président Mobutu ne revient-elle pas maintenant à cette époque de Joseph Kabila ? Qui peut donc dire en RDC qu’il est politicien avec des mains propres ou qu’il est sans passé négatif, ou encore dispose d’une fortune saine et propre ? Voilà pourquoi nous leur demandons d’arrêter de manipuler la population qui se fait tuer afin de les servir pour satisfaire leurs propres intérêts égoïstes », accable le leader de l’Udesc. Le peuple congolais, souligne-t-il, doit comprendre que « le changement doit venir par la totale alternance des têtes dans les plus hautes fonctions de l’État ».

Aussi a-t-il félicité le peuple américain, saluant l’élection du président Donald Trump qui est « un homme qui n’avait jamais était en politique, qui a une conscience tranquille, qui ne leur doit rien, et à qui ils ne reprochent rien de toutes les situations que traversent les USA, un homme avec une vision d’entrepreneur ». Et il se convainc que « la vision de Donald Trump pourra favoriser le changement et l’avancement positif des choses dans beaucoup de pays et surtout en RDC ». Le message qu’Isaac Muamba lance au peuple congolais est celui de ne plus se laisser tromper par qui que ce soit, d’abolir le fanatisme et commencer à penser de façon rationnelle pour ses propres intérêts et son développement, d’analyser le projet de société, les actions et le passé de celui qui se présentera ou voudra se présenter comme candidat à la présidentielle.

Objet de persécution et des menaces de mort au Mexique où il est résident depuis plusieurs années après avoir été escroqué dans l’achat d’un immeuble abritant une école pour un montant de trois millions de pesos depuis 2012 (des faits dénoncés à Interpol à Kinshasa en fin 2014), Isaac Muamba demeure déterminé à défendre les intérêts de la population et, particulièrement, celle de la catégorie vulnérable.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Isaac Muamba Kalonji, président de l'Udesc

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