Bonne gouvernance : Guy Roland Taholien suggère quelques pistes pour éviter le surendettement

Mercredi 5 Septembre 2018 - 14:45

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L’auteur de l’ouvrage "Les enjeux de l’édification d’un Etat développementiste au Congo ", paru aux éditions Edilivre à Paris, en France, a animé récemment une conférence de presse à Brazzaville au cours de laquelle il a proposé de solutions concernant la dette congolaise.

Selon Guy Roland Taholien, cadre supérieur de banque, la dette congolaise n’est pas une fatalité. Pour lui, il suffit de mettre en place un mécanisme de restructuration de la dette souveraine rapide, ordonné et prévisible qui passerait par un accord avec des créanciers souverains (Chine en premier lieu) et non souverains (les traders). « Pour l’avenir, l’endettement doit être bordé (pas de dette à plus de 70% du PIB). Ensuite, le budget doit être conçu sur des bases réalistes. Ce qui me fait penser à l’application stricte du principe de sincérité consacré par la loi organique relative aux lois de finances. A côté de tout cela, il faudrait rationnaliser le travail parlementaire », suggère-t-il.

C’est ainsi qu’il a conseillé aux autorités congolaises, notamment le chef de l’Etat et le gouvernement, de veiller à trois choses. Il s’agit de la lisibilité de la dette (Partenariat public-privé, obligations, échanges commerciaux…) ; la transparence dans l’endettement (ce qui suppose qu’une seule structure soit habilitée à contracter la dette pour le compte de l’Etat) ; la bonne allocation des ressources empruntées (efficacité de la dépense publique).

« Le PND est un bon document, mais il est perfectible »

Guy Roland Taholien a également abordé la question relative au Plan national de développement (PND) 2018-2022 et la diversification de l’économie. En effet, appréciant la qualité du travail abattu par le gouvernement, ce cadre congolais formé dans la conception des politiques publiques est quelque peu pessimiste quant au montant de quinze mille milliards FCFA dont les deux tiers proviendront du secteur privé. « Le document, il est bon et meilleur mais il est perfectible parce que sur les quinze mille milliards, l’Etat apportera cinq mille et les entreprises privées dix mille milliards FCFA, soit environ deux tiers. Le gouvernement ne dit pas ce qu’il faut faire pour intéresser le secteur privé afin qu’il puisse apporter ces dix mille milliards. C’est là le problème », s’est inquiété celui qui se dit défenseur des intérêts des entreprises privées.

Ainsi, pour donner une réponse à équation, il a annoncé la rédaction d’une loi qu’il qualifie déjà de révolutionnaire concernant la compétitivité de l’économie. Celle loi permettra, a-t-il expliqué, aux entreprises privées, investisseurs directs étrangers de s’intéresser au Congo afin de pouvoir contribuer au financement du PND. « En principe, je ne suis pas contre le PND mais c’est la petite nuance que j’aimerais apporter pendant que les gens parlent dans les rues, les officines et les partis politiques. Un programme de développement ne s’exécute pas à court terme. Comment mobiliser ces sommes lorsqu’on n’est pas capable de mettre en place un écosystème favorable aux affaires ? », s’est interrogé Guy Roland Taholien, annonçant la rédaction d’un projet de loi révolutionnaire sur la moralisation de la vie des affaires.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Guy Roland Taholien pendant la conférence de presse/Adiac

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