Bonne gouvernance : Mo Ibrahim fustige « les complices de la corruption en Afrique »

Lundi 10 Avril 2017 - 17:00

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Le responsable de la fondation Mo Ibrahim s’est attaqué aux « complices » des dirigeants africains corrompus, dont des Français. L’homme d’affaires anglo-soudanais s’exprimait en marge du forum de sa fondation qui célébrait son dixième anniversaire du 6 au 9 avril à Marrakech, au Maroc.

Des personnalités politiques du monde entier se réunissent chaque année pour le week-end de la fondation Mo Ibrahim afin d’identifier les enjeux politiques clés du continent. L’édition de cette année s’est tenue au Maroc, pays qui mène une vaste offensive diplomatique en Afrique. Une initiative qui a été couronnée, en janvier dernier, par le retour du Royaume au sein de l’Union africaine. 

« Il faut se demander qui sont les complices de la corruption en Afrique, ces hommes d’affaires qui corrompent les leaders africains », a déclaré l’ancien magnat des télécommunications. « La France a introduit des lois anti-corruption, il y a soixante-dix ans. Mais combien de Français impliqués dans les affaires de corruption en Afrique sont passés devant les tribunaux ? Zéro. Les leaders africains se corrompent-ils seuls », ironise-t-il.

L’homme d’affaires a souhaité que la lumière soit faite sur l’argent de la corruption. « Nous ne voulons pas que la communauté internationale présente devant la justice les leaders africains corrompus, nous voulons savoir où va l’argent de la corruption », poursuit-il

Agé actuellement de 70 ans, Mo Ibrahim avait travaillé dans le secteur des télécoms à Londres avant de fonder sa société de téléphonie mobile Celtel, qu’il a vendue en 2005 au groupe koweitien MTC. Avec une fortune estimée à 1,1 milliard de dollars, il est classé par le Time magazine parmi les 100 personnes les plus influentes au monde.

La fondation Mo Ibrahim publie chaque année un indice évaluant les avancées ou les reculs en matière de bonne gouvernance en Afrique, et récompense depuis 2007 les dirigeants africains qui incarnent un « leadership d’excellence ».

A ce sujet, le secrétaire général adjoint de l’ONU, la Nigériane Amina J. Mohammed, a estimé que beaucoup reste encore à faire. « L’Afrique a connu des avancées en matière de bonne gouvernance, mais ce n’est pas assez », a-t-il fait remarquer.

Fin février, le jury de la fondation avait annoncé ne pas avoir trouvé de candidat ayant réuni l’ensemble des qualités requises en 2016, pour la sixième fois en dix ans. Le prix Mo Ibrahim a notamment été remis à l’ancien président mozambicain Joaquim Chissano, ou à l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, icône de la lutte anti-apartheid.

Parmi les participants au forum de Marrakech, figuraient entre autres : le milliardaire nigérian, Aliko Dangote ; l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan ; le patron de la Banque africaine de développement, Akinwumi Adesina et l’ancien président allemand, Horst Köhler. 

 

Nestor N’Gampoula

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