Brazzaville : les grandes avenues se transforment en marchés

Mardi 11 Mars 2014 - 18:30

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Des marchés informels s'organisent à travers la ville. Du jour au lendemain, de grandes artères sont occupées anarchiquement par des commerçants congolais et étrangers. Ce phénomène s’intensifie, au grand dam des pouvoirs publics

Les vendeurs abordés sur ces nouveaux marchés ont chacun avancé une raison particulière, outre les doléances exprimées envers l’État. Ainsi évoquent-ils la lenteur dans la construction de certains marchés, la concurrence ou bien la mévente de leurs produits due au manque de voies d’accès. « Je vends mieux sur cette avenue par rapport à ceux qui se trouvent dans les marchés, à cause des concurrents. Ici, j’ai la facilité d’évacuer une mallette de poissons en un temps record et nous ne sommes pas nombreux à vendre le même produit », témoigne une vendeuse sur l’avenue Galiéni à Mpila, dans l’arrondissement 5 Ouénzé. Une autre commerçante, du marché Petit-chose, met en avant les difficultés liées à la saison des pluies. « C’est quasiment impossible de vendre quand il pleut par manque d’abri. Je souhaite que les autorités exécutent rapidement les travaux afin de nous permettre de vendre dans de bonnes conditions », explique-t-elle.

L'installation de ces marchés informels, même si ce comportement n'est pas louable, se justifie. Car le gouvernement a évacué les commerçants des marchés Total, Intendance et Mama-Mboualé pour construire des marchés modernes. Or la fin de ces travaux interviendra dans trois mois pour certains, dans deux ans pour d’autres.

Pour faire face à ce phénomène, le directeur des Marchés et des Halles, Jean Serge Ngouala, s'est donc exprimé sur l'avancement des travaux. « Il ne reste plus que les travaux de finition au marché Mama-Mboualé. Il comporte environ mille places. Nous installerons en premier lieu tous les commerçants que nous avons délocalisés. Nous pourrons aussi récupérer ceux qui sont installés dans des marchés informels, s’il reste de l’espace », a-t-il indiqué. Par ailleurs, contrairement aux spéculations concernant le prix d’attribution d’une table, Jean Serge Ngouala a souligné qu'une table ne coûtera que 20.000 FCFA. Le commerçant ne fera face qu’au paiement des taxes. En revanche, cette attribution ne lui confèrera aucun droit de propriété, ni d’héritage. « Son retrait est systématique en cas d’abandon non déclaré ou d’expulsion. À cet effet, l’intéressé ne peut prétendre à une indemnisation », stipule la loi d’autorisation d’occupation de la place dans un marché ou aux alentours.

En outre, pour lutter contre l’occupation anarchique de l’espace public, la mairie centrale prévoit de lancer prochainement, une opération de déguerpissement. Les maires des arrondissements et la police sont invités à y participer.

Des infrastructures commerciales promises par l’État

La ministre du Commerce et des Approvisionnements, Claudine Munari, lors de la cérémonie d’échanges de vœux pour l'année 2014, avait annoncé la construction d'infrastructures commerciales pour désengorger la ville. Ce projet se trouve à l’étape des études de préfaisabilité pour l’implantation. Entre temps, l’identification des sites est en cours. Ces structures disposeront d'aires de déchargement, de stationnement, de stockage, de conservation et de vente, en vue d’améliorer le circuit de distribution. « Mon département a inscrit au budget d’investissement exercice 2014, la réalisation d’une étude sur la construction de deux grands pôles logistiques aux entrées nord et sud de Brazzaville », avait déclaré la ministre. 

 

 

 

 

 

 

 

Lopelle Mboussa Gassia