Brazzaville : les travailleurs municipaux revendiquent le point d’indice 225

Mercredi 19 Février 2014 - 18:11

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Les services municipaux y compris les pompes funèbres de Brazzaville ont été paralysés le 19 février en raison de l’arrêt du travail observé par les agents qui réclament le paiement du salaire du mois de janvier à l’indice 225, comme annoncé par le chef de l’État

L’administration la plus touchée a sans doute été la morgue municipale de Brazzaville où les inhumations prévues n’ont pas eu lieu, au grand malheur des familles qui se sont présentées dès les premières heures de la matinée, comme d’habitude. Sur place, on pouvait lire le désarroi sur les visages de quelques-uns. On a noté aussi la présence d’éléments de la force publique qui ont quadrillé la zone pour assurer la sécurité.

« Nous avons appris qu’en janvier, tous les fonctionnaires y compris territoriaux seront payés à la valeur indiciaire 225. Le ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation a envoyé une note circulaire dans toutes les mairies du Congo et au moment où nous parlons, dans certaines mairies, cette mesure a été appliquée, à l’exemple de Mossendjo où les agents ont été payés à l’indice 225 », expliquait le 18 février le président de la Confédération syndicale interprofessionnelle des agents municipaux, Jean Nsana.

Sans annoncer clairement la grève que l’on a observée ce matin, il demandait au gouvernement, précisément au président du Comité national du dialogue social, le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Florent Ntsiba, de rencontrer son homologue des Finances pour que le salaire de janvier soit immédiatement payé. Il précisait qu’il ne s’agissait pas d’un problème politique. « À la mairie de Brazzaville, le travail a été diligenté, les bulletins ont été déposés à la recette municipale. Chose curieuse que nous ne comprenons pas : avant que les bulletins aillent à la recette, ils passent d’abord par le contrôle budgétaire qui les valide. Jusqu’à aujourd’hui, nous ne sommes pas payés. Ces mesures sociales ont été prises par le président de la République. Quand le chef de l’État parle, sa parole à force de loi », avait poursuivi le président.

Dans le but de trouver une solution à cette crise qui ne fait que commencer, le préfet de Brazzaville, Benoît Moundélé-Ngollo, a eu une séance de travail le 19 février avec le bureau exécutif du conseil département et municipal, le directeur départemental de la police, les délégués du personnel et les secrétaires généraux des syndicats de la commune de Brazzaville. Ceci en l’absence du président du conseil département et municipal, Hugues Ngouélondélé, qui se trouverait hors du pays. Alors que la presse attendait les conclusions de cette réunion, les différentes parties ont été conviées à une autre rencontre au ministère des Finances.

Rappelons que dans une déclaration rendue publique le 30 août dernier, le collège des syndicats des agents des mairies de Pointe-Noire et de Brazzaville dénonçait l’accord-cadre conclu entre le gouvernement et les partenaires sociaux, à l’issue des négociations globales. Selon ces syndicats, les agents des municipalités du Congo n’ont jamais bénéficié des avantages accordés par le président de la République en 2012, 2013 et bientôt en 2014. Il s’agit en l’occurrence de la revalorisation du point d’indice, qui est passé de 160 à 200 pour les fonctionnaires de l’État, et du SMIG qui est passé de 45 000 à 70 000 FCFA en 2012 et de 70 000 à 90 000 FCFA cette année.

« Le gouvernement, en concertation avec les centrales syndicales les plus représentatives, dans le cadre du dialogue social, et en vue de l’amélioration des conditions sociales des travailleurs congolais, va augmenter le point d’indice des fonctionnaires de l’État à 225, à compter de janvier 2014. Il a oublié une fois de plus les agents des municipalités du Congo dont le point d’indice oscille entre 150 et 170 en fonction des catégories professionnelles », indiquait la déclaration.

Le collège invitait également les signataires de cet accord à trouver immédiatement des solutions à ce qu’il qualifiait de « tort injustement causé ». Il demandait par la même occasion qu’un avenant relatif au point indiciaire soit pris en vue d’aligner la situation des agents municipaux à celle de la Fonction publique de l’État à compter de janvier prochain, en attendant la mise en place de la fonction publique territoriale. « Autrement dit, le point indiciaire des agents municipaux du Congo doit passer de 150 - 170 à 225 dès janvier 2014, à l’image des fonctionnaires de l’État », précisait-il.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les familles désemparées devant la morgue municipale. Photo 2 : La morgue municipale de Brazzaville vidée en début d'après-midi. (© Adiac)