Opinion

  • Brin d’histoire

Brazzaville ville historique

Samedi 19 Juillet 2014 - 13:08

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


Ce Brin d’histoire est fait d’un condensé de bribes de références historiques, plus ou moins connues, sur Brazzaville, capitale de la République du Congo, qui lui confèrent son caractère de ville historique. Sélectivement, en voici quelques-unes.

Le 3 octobre 1880, fondation de la ville de Brazzaville, par l’enseigne de vaisseau De Brazza, lors d’une palabre solennelle et en présence des principaux feudataires de Makoko : Ngalieme, son représentant, Scianho Ngaekala, qui porte le collier d’investiture et commande Ncouna sous la souveraineté de Makoko, le chef Ntaba, chef d’Impila, le chef Ngaeka et Juma M’voula, chef du Djoué. La Société de géographie et le comité français de l’Association internationale africaine donnent le nom de Brazzaville à la station du Stanley-Pool (jadis Ncouna Utamo). Brazzaville fêtera ses 134 ans en octobre prochain. Par ailleurs, en face du palais du Peuple, on pouvait lire sur un écriteau : « Ici s’élevait la première maison de Brazzaville construite le 30 septembre 1884 par Charles de Chavannes ». C’est connu de tout le monde, mais un rappel n’est jamais superfétatoire.

Après Pierre Savorgnan de Brazza, Mgr Augouard est le premier Français qui vient sur les rives du Pool, et son influence est considérable dans la pacification du Congo-Oubangui. Le révérend père Augouard débute à Sainte-Marie du Gabon en 1878. Il fait un premier voyage au Stanley-Pool en 1881. Il fonde Linzolo en 1883 et une mission à Brazzaville en 1887, après celle de Kwamouth  au Kasaï (ancien Congo-Belge).

En 1904, Brazzaville devient la capitale de l’Aef (Afrique équatoriale française). Comme on peut le lire dans le livre d’or du Centenaire de Brazzaville, «  le gros village » d’autrefois se transforme en une véritable ville, mi-européenne, mi-africaine. Les Tréchot, c’étaient quatre frères, François, Henri, Louis et Emmanuel. Deux d’entre eux, très entreprenants, fondent la Compagnie française du Haut Congo (Cfhbc). Ils débutent dès 1888. Les frères Tréchot exploitent une immense concession dans le Moyen-Congo du temps des fameuses sociétés concessionnaires (1899) qui se partagent le Congo. Louis est le gros (gros au propre comme au figuré). On l’appelle « mon frère Louis » parce qu’Henri, qui s’occupe d’entretenir de hautes relations renvoie souvent ses visiteurs par ces notes : « allez voir mon frère Louis » et aussi par allusion au frère maçonnique. Les Tréchot (qui sont à l’origine du temple maçonnique, naguère caché dans ses vieux filaos, rue William Guynet) étaient, en effet, « maçons ». La Franc-maçonnerie existe au Congo, depuis le 21 mai 1906, sous les auspices du Grand Orient de France. Mais ce n’est que le 6 avril que les statuts de la première loge maçonnique sont enregistrés au ministère de l’Intérieur.

Brazzaville, le 1er juillet dernier aurait donc dû commémorer le 110ème anniversaire de sa désignation comme capitale de l’Aef. Ce statut a incontestablement favorisé dans cette ville la concentration de plusieurs infrastructures, à l’image de la Fondation supérieure de l’enseignement en Afrique centrale (Fesac) ou de l’Hôpital général, pour ne citer que quelques exemples emblématiques. Il a aussi contribué, d’une certaine manière, au développement de la ville-capitale.

Le 05 octobre 1911, Brazzaville est érigée en commune mixte par arrêté du gouverneur général de l’Aef, Martial Merlin. En 1922, son premier plan d’urbanisation est adopté et l’on prévoit l’arrivée du chemin de fer et la création d’un nouveau pont fluvial. En 1936, les premières rues sont bitumées et ailleurs, quelques bordures sont aménagées pour les piétons et les cyclistes africains. Le 24 octobre 1940, le général Charles de Gaulle, arrive à Brazzaville, pour donner une base juridique à la France Libre et réorganiser les bases administratives de l’Afrique équatoriale.

Le dernier titre de gloire de Brazzaville est sa désignation, le 18 octobre 2013, en qualité de ville créative Unesco, dans la catégorie Musique. Brazzaville n’a pas fini d’engranger les satisfécits d’honneur.

 

MFUMU

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Brin d’histoire : les derniers articles