Brexit : les principaux points de désaccords du gouvernement britannique

Mardi 10 Juillet 2018 - 12:45

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La démission de deux poids lourds du gouvernement – le ministre du Brexit, David Davis, l’a fait le 8 juillet, alors que celui des Affaires étrangères, Boris Johnson, a suivi la même voie le jour suivant – fait suite à la présentation, le 6 juillet par le gouvernement, de son plan pour l’après-Brexit qui prévoit le maintien d’une relation commerciale étroite avec l’Union européenne (UE).

Si le gouvernement réaffirme toujours qu’il est dans l’intérêt de l’UE et de Londres de parvenir à un accord sur la sortie de la Grande-Bretagne de la communauté des vingt-huit, prévu le 29 mars 2019, il faut faire remarquer qu’au moment où cette date fatidique se rapproche, la nécessité d’intensifier le travail de préparation pour faire face à tous les scénarios possibles - en particulier celui d’une éventuelle sortie sans accord avec Bruxelles- ne fait plus l’unanimité de l’exécutif britannique.

Tout a commencé trois jours après la réunion cruciale du gouvernement de la semaine dernière qui avait adopté une nouvelle position commune pour les négociations du Brexit avec Bruxelles. Le gouvernement conservateur était plongé dans la tourmente avec les démissions annoncées, y compris celle du secrétaire d’État au Brexit, Steve Baker. Tous protestaient contre le plan dévoilé par Theresa May, prévoyant de mettre en place une zone de libre-échange et un nouveau modèle douanier avec l’UE, afin de maintenir un commerce « sans friction » avec cette espace communautaire.

Les principaux points du plan défendu par la Première ministre portent sur la zone de libre-échange, la nécessité de conserver une « souplesse » pour les services de fonctionnement, la fin de la libre circulation, un cadre juridique, les droits de douanes et les frontières. Pourtant, après une réunion de douze heures, le 6 juillet, la Première ministre conservatrice avait obtenu l’assentiment de son gouvernement sur les grandes lignes de ses objectifs pour le Brexit. Fort malheureusement, Theresa May a fait face à un double revers avec les démissions sus-évoquées, signe des désaccords sur l’avenir de la relation du Royaume-Uni avec l’UE après le Brexit. Son plan visant à maintenir des relations économiques étroites avec Bruxelles après la sortie de l’UE, qui est une option qualifiée de « Brexit doux », est boudé par le camp du « Brexit dur » souhaité par les partisans d’une rupture nette avec l’UE, dont les ministres démissionnaires.

Défendant sa stratégie devant les députés comme la meilleure pour l’avenir du pays, Theresa May a dit : « Nous sommes en désaccord sur la meilleure manière de mettre à exécution notre engagement commun d’honorer le résultat du référendum » de juin 2016, au cours duquel les Britanniques s’étaient prononcés à 52% en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

De son côté, le chef de l’opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a dénoncé le manque de cohérence dans le gouvernement May. « Mais l’illusion d’unité n’aura duré que quarante-huit heures (…). L’avenir des emplois et des investissements est en jeu », a-t-il averti, appelant le gouvernement à agir ou « à faire place ».

Depuis des mois, les rumeurs allaient bon train sur le départ de David Davis, 69 ans, qui avait de la peine à cacher son mécontentement sur le chemin que prenaient les négociations, même si en public il se montrait quelque peu loyal avec la Première ministre. Quant à Boris Johnson, 54 ans, l’un des leaders de la campagne pour sortir de l’UE, il ne s’est jamais privé de miner le terrain de Theresa May, critiquant ouvertement ses choix sans être sanctionné.

Le 9 juillet, l’eurosceptique Dominic Raab a été nommé ministre du Brexit du gouvernement britannique en remplacement de David Davis. Agé de 44 ans, il était jusqu’ici secrétaire d’Etat chargé du Logement après avoir occupé le poste de secrétaire d’Etat à la Justice dans le gouvernement May. Le ministre britannique de la Santé, Jeremy Hunt, a été, quant à lui, nommé le même jour ministre des Affaires étrangères après la démission de Boris Johnson, en désaccord avec les orientations de la Première ministre Theresa May sur le Brexit.

 

Nestor N'Gampoula

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