Budget 2017: le prochain challenge de Tshibala

Samedi 27 Mai 2017 - 17:15

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Il a été procédé le vendredi 26 mai au dépôt par le Premier ministre à l’Assemblée nationale du projet de budget exercice 2017.

Il avait promis, lors de son discours d’investiture, de déposer la loi des finances pour l‘exercice 2017 dans les meilleurs délais au Parlement et il l’a fait. Le Premier ministre, Bruno Tshibala s’est, en effet, rendu vendredi 26 mai au Palais du peuple pour y déposer ce texte de loi, si important, parce que venu recadrer les finances publiques après près de quatre mois de gestion du pays sur base des crédits provisoires. Avec ce projet de la nouvelle loi budgétaire, il est clair que la RDC va réapprendre à fonctionner sur une base prévisionnelle avec des recettes et des dépenses synchronisées dans un plan bien détaillé. Bruno Tshibala a donc respecté sa promesse faite devant la représentation nationale mais s’est refusé poliment de dévoiler le contenu du document déposé sur la table du premier vice-président de l’Assemblée nationale.

Il s’est toutefois contenté d’indiquer que tous les axes prioritaires contenus dans son programme d’actions ont été pris en compte dans cette loi budgétaire. Le projet de budget ainsi déposé, a-t-il ajouté, prend effectivement en compte l’ensemble de ces priorités qui sont essentielles et qui résument les missions principales de notre gouvernement. Au-delà du caractère protocolaire de cette démarche, nombre d’observateurs s’interrogent déjà sur la hauteur de ce budget par rapport aux attentes des Congolais. Quand bien même aucun chiffre officiel n’a été communiqué, il ressort des indiscrétions glanées dans les couloirs de l’hémicycle qu’il oscille autour de 10 milliards de dollars. Un bond spectaculaire qui, déjà fait jaser dans les milieux parlementaires lorsqu’on sait que le pays, à l’heure actuelle, est gangrené par une crise économique aigue, qui a vu toutes ses prévisions budgétaires être revues à la baisse, surtout avec la chute des cours des matières premières. Des fluctuations économiques dans le pays suite à des chocs exogènes et même endogènes constatées vers fin 2016, ont conduit au ralentissement de l’économie, au dépérissement des recettes publiques et du taux de croissance.   

D’aucuns s’attendaient à ce que Bruno Tshibala et son équipe fassent légèrement mieux que les 4 milliards déposés fin 2016 par Matata Ponyo au regard du contexte socio-économique délétère que connait le pays avec un taux de croissance passé entre 2015 et 2016 de 7% à 2,5% en moyenne, selon un rapport de la Banque mondiale datant de janvier. Bruno Tshibala qui veut atteindre l’objectif assigné à son gouvernement d’organiser les élections d’ici décembre, veut se donner les moyens de sa politique. Et cela passe par la mobilisation des ressources nationales disponibles. Comment va-t-il s’en sortir dans un contexte de crise économique avérée ?, s’interroge-t-on.

Il appartiendra aux élus du peuple, pendant la session parlementaire en cours à défaut lors d’une session extraordinaire, de se pencher sur ce projet de budget en l’examinant de fond en comble pour se faire une idée sur ce qui est réalisable de sorte à ne pas s’aventurer dans des prévisions impossibles à réaliser.

Alain Diasso

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