Budget : la rubrique « dépenses courantes » toujours largement en tête

Lundi 16 Mars 2020 - 17:28

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Le train de vie des institutions de la République et les rémunérations ont constitué près de 80 % des dépenses totales des deux premiers mois de 2020. Quant aux investissements, ils représentent moins de 3 % des dépenses.  

A ce rythme, la RDC devrait avoir des difficultés sérieuses à conclure son programme avec le Fonds monétaire international (FMI). En effet, plusieurs paramètres font actuellement l’objet d’une recrudescence d’intérêt de certains économistes très inquiets. De prime abord, il convient de relever une baisse des recettes publiques. L’on parle des entrées de l’ordre de 260 millions de dollars américains face à des sorties exorbitantes de l’ordre de 364 millions de dollars, soit 104 millions de deficit. Il n’y avait même pas moyen de financer les rémunérations et les frais de fonctionnement par les seules recettes collectées par les régies financières.

L’autre motif d’inquiétude est le recours désormais systématique à la dette publique du marché financier intérieur, autrement dit des bons du trésor,  pour financer les dépenses supplémentaires. L’efficacité de cette pratique serait discutable. Pour une certaine opinion, le pays n’a d’autre choix que de consolider son marché financé intérieur. Mais pour quel effet concret au moment où le déficit se creuse mois après mois ? A cette interrogation, les plus pessimistes pensent effectivement que les bons du trésor ne sont pas parvenus à ce jour à équilibrer la balance déficitaire. L’on se rappelle que les bons du trésor n’ont permis que de financer 68 des 104 millions de dollars américains des dépenses excédentaires.

En définitive, le financement monétaire va bien revenir en force au risque de neutraliser les concertations pour le démarrage d’un nouveau programme avec le FMI. En plus de plomber la coopération multilatérale, il y a aussi un risque sur tous les engagements de la Présidence de la République et du gouvernement central pour cette année. Au mois d’avril prochain, l’on s’interroge déjà sur le sort de la prise en charge des nouvelles unités d’enseignants. Faudra-t-il aussi s’en tenir aux promesses de la Primature sur la fin des travaux des sauts-de-mouton d’ici à juin 2020 ? Le niveau actuel des investissements  (2.5%) ne permet pas de croire en un dénuement positif. Alors que reste-t-il à faire ? L'une des pistes envisagées est la poursuite des réformes courageuses, surtout la baisse du train de vie de l'Etat, au besoin le dégraissage des institutions politiques. Entre-temps, le gouvernement de la République devrait continuer à ne ménager aucun effort pour maximiser ses recettes.

Laurent Essolomwa

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