Burkina Faso : deux otages français libérés

Samedi 11 Mai 2019 - 12:44

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Les deux Français enlevés dans le pays ont été libérés dans la nuit du 9 au10 mai au Burkina Faso, à la faveur d’une opération menée par les Forces spéciales françaises, qui ont perdu deux de leurs éléments.

Après la libération par les commandos de la Marine de quatre otages, dont deux Français enlevés au Bénin au début du mois, une Américaine et une Sud-coréenne, l'identité des preneurs d'otages est encore inconnue. Selon des sources concordantes, les soupçons portent sur les hommes de Jafar Dicko, le frère d'Ibrahim Malam Dicko qui a été tué en 2017. Ces hommes appartiennent à Ansarul Islam, un groupe terroriste qui recrute principalement dans la communauté peule, agissant dans le nord du Burkina Faso et ayant des connexions avec la katiba Macina d'Amadou Koufa, dans le centre du Mali, à qui étaient destinés les otages. La ministre des Armées, Florence Parly, assure prudemment qu’il est « trop tôt pour se prononcer » sur l’identité des ravisseurs.

L'alerte de l'enlèvement des deux Français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, au Bénin, a été donnée le 2 mai. Cinq jours après, les forces spéciales françaises mènent une première opération sur le sol burkinabé avec la participation des militaires burkinabè. La mission était de récolter du renseignement. Selon Ouagadougou, des téléphones ont été récupérés. Ils ont peut-être permis de remonter la piste des preneurs d'otages. Ensuite, grâce à un important travail de renseignement, le véhicule des ravisseurs avai été repéré.

Arrivés à la frontière malienne, à environ 70 km de Djibo, les ravisseurs avaient stoppé leur progression. Une nouvelle fois, les informations avaient été minutieusement recoupées, afin d'être sûr que les otages français se trouvaient bien dans les huttes qui servent de caches aux terroristes. Les observations ont permis de conclure que les otages étaient aux mains de six terroristes.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'opération est lancée. L’infiltration a lieu de nuit. Les forces spéciales neutralisent la sentinelle, s’ensuit un échange de coups de feu. À l'intérieur des huttes, les commandos découvrent quatre otages et non deux comme ils l’avaient imaginé au départ : les deux Français, une Américaine et une Sud-Coréenne. Dans l'assaut, deux militaires d'une trentaine d'années sont tombés au combat, les maîtres Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Quatre terroristes sont tués, deux autres sont en fuite. L'objectif de la mission a été rempli mais le prix à payer a été élevé pour les commandos marines.

Josiane Mambou Loukoula

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