Burkina Faso : le procès du putsch manqué de 2015 suspendu

Mercredi 28 Février 2018 - 15:15

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L’audience de confirmation des charges dans la procédure judiciaire du coup d’Etat manqué de 2015 a été reportée sine die mardi après le retrait de tous les avocats de la défense qui ont dénoncé l’absence de certaines pièces du dossier mis à leur disposition.

« Compte tenu de l’absence des avocats, l’audience est suspendue », a déclaré le président du tribunal Seydou Ouedraogo, un magistrat professionnel.
Les avocats de la défense se sont retirés parce qu’ils contestent la légalité du tribunal militaire, composé de deux magistrats professionnels et de trois militaires jouant le rôle d’assesseurs. « Nous nous retirons parce que la juridiction devant juger cette affaire n’est pas légale », a argumenté Me Michel Traoré, avocat de l’ancien chef d’état-major Boureima Kéré. Une position reprise par Me Mathieu Somé, avocat du général Diendéré. Me Guy-Hervé Kam, un des avocats des parties civiles, a dénoncé une « manœuvre dilatoire ».
Les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d’Etat manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés et les 82 autres accusés devront encore attendre pour connaître leur sort.
Le général Diendéré et les autres personnes poursuivies sont notamment accusés d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires. Le général Djibrill Bassolé, ancien chef de la diplomatie, est quant à lui poursuivi pour « trahison ».
Les parties civiles ont expliqué que « le retrait des avocats montre simplement la volonté des accusés de ne pas être jugés. Ils vont utiliser les moyens les plus hasardeux pour faire durer le procès ». « L’intention est claire, ils ne veulent pas aller à un jugement », a également estimé le président de l’association des blessés du putsch manqué, Franck Sia.
« Voir ce procès s'ouvrir est déjà un motif de satisfaction, de soulagement. Nous espérons que l'audience reprendra le plus vite possible pour enfin faire la lumière sur ce qui s'est passé », a déclaré Seyni Compaoré, blessé lors du putsch.
Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré.
 

Yvette Reine Nzaba

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