Burundi : lancement de la campagne présidentielle malgré le coronavirus

Le Dauphin de Pierre Nkurunziza, le général Evariste Ndayishimié portera les couleurs du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Il affrontera notamment celui qui est présenté comme le principal opposant, Agathon Rwasa, meneur du nouveau Conseil national pour la liberté, le CNL, agréé il y a un peu plus d’un an.

En course également, Domitien Ndayizeye, président de transition entre 2003 et 2005, aujourd’hui à la tête de la coalition Kira Burundi. Comme trois autres prétendants, sa candidature avait d'abord été rejetée par la Commission électorale (Céni), mais il a finalement eu gain de cause après un recours à la Cour constitutionnelle.

Nombre d’observateurs estiment que le scrutin ne présente aucun enjeu. « Il est admis, y compris par l’opposition, que le vainqueur est déjà connu et que ce sera le candidat du CNDD-FDD », a expliqué Thierry Vircoulon, coordinateur de l'Observatoire pour l'Afrique centrale et australe de l'Institut français des relations internationales (IFRI).

« L’opposition qui va concourir à cette élection joue essentiellement un rôle de faire-valoir démocratique au régime. Et pour elle, l’enjeu est d’arracher quelques places au Parlement, de façon à avoir encore une existence, plus théorique que réelle », a-t-il ajouté.

Le Burundi est touché par la pandémie du nouveau coronavirus qui a déjà atteint onze personnes, parmi lesquelles on dénombre quatre guérisons et un décès. Des observateurs accusent le gouvernement, notamment le ministère de la Santé, de n’avoir pas prescrit de mesures spécifiques de prévention du covid-19 pendant cette campagne électorale.