Burundi : le président Pierre Nkurunziza destitue vingt-trois militaires

Jeudi 1 Juin 2017 - 12:17

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Les militaires qui viennent d’être révoqués par le chef de l’Etat burundais avaient été envoyés dans des écoles militaires en France, en Belgique et au Canada, mais ne sont pas rentrés au pays, craignant pour leur sécurité.

C’est pratiquement depuis mai 2015, notamment après le coup d’Etat du général Godefroid Niombare, que des militaires en fonction ou en mission à l’étranger refusent de retourner au pays. Et selon certaines sources, d’autres avaient rejoint les mouvements rebelles, mais le porte-parole de la présidence, Jean-Claude Ndenzako a indiqué qu'ils n’ont rejoint aucun mouvement rebelle.

Les raisons de cette révocation sont connues, a déclaré le porte-parole de la présidence. « La désertion à l’étranger est sanctionnée », a-t-il précisé, ajoutant que les officiers concernés par cette mesure étaient en formation dans des écoles militaires à l’étranger.

« Cette situation doit être minutieusement étudiée pour éviter de créer des ennemis au sein des forces vives (…). C’est un cas grave, si ces militaires décident de ne pas revenir, c’est un danger pour le pays et sa sécurité », a estimé le vice-président du parti du Front pour la démocratie au Burundi (Frodébu), Léonce Ngendakumana.

Le 20 avril 2000, les négociations interburundaises s’était soldées par l’accord de paix et de réconciliation d’Arusha (Tanzanie). Résultat : les différents mouvements rebelles essentiellement hutus dont le CNDD FDD, aujourd’hui au pouvoir, avaient fusionné avec l’ancienne armée majoritairement tutsie pour former les forces armées burundaises. Mais depuis le coût d’Etat manqué sus-évoqué, beaucoup de militaires ont rejoint dans le maquis les mouvements rebelles naissants dans le but de renverser l’actuel président burundais.

La réélection de Pierre Nkurunziza en 2015, à un troisième mandat controversé, a déclenché une grave crise politique au Burundi, qui n’est toujours pas réglée. Des divergences sur révision de la Constitution sont à l’origine de cette crise actuelle. Quant au chef de l'Etat, il avait été élu une première fois par le Parlement en 2005, dans le cadre d’un mécanisme de sortie de guerre civile (1993-2006) prévu par l’accord d’Arusha (2000), puis une deuxième fois au suffrage universel en 2010. Il considère donc que son premier mandat ne compte pas, ce qui l’a autorisé à se représenter fin avril 2015 à un troisième mandat, avant d’être réélu en juillet de la même année.

Du côté de l’opposition, de la société civile et une partie de son camp, l’on juge au contraire que ce troisième mandat est contraire à la Constitution et à l’accord d’Arusha, ce qui précipite le pays dans une grave crise qui perdure.

Nestor N'Gampoula

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