CAF : la programmation du Congo sur deux tableaux le 18 mai fait débat

Le 18 mai, le Congo est sur les deux tableaux. Le premier match, à Windhoek (Namibie), s’inscrit dans le cadre de la manche aller du premier tour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. La deuxième rencontre programmée le même 18 mai, opposant les Léopards à Coton Sport de Garoua, compte pour la première journée des matchs de poules de la Coupe africaine de la Confédération. La Fécofoot souhaite maintenir le match des Léopards à la même date afin de leur permettre de se mettre au même rythme que leurs adversaires de poules dont les équipes nationales ne sont pas concernées par les deux tours des préliminaires. Car l’intervalle qui sépare les trois matchs aller n’est que d’une semaine. Par contre, elle veut qu’une autre date soit trouvée pour la reprogrammation du match Namibie-Congo. Avant le 18 mai ou après, cela dépendra de la réponse de l’organe gestionnaire du football continental qui ne saurait tarder. Le match retour ne posant aucun problème quant à sa programmation le 1^er juin.

Cette réponse est l’unique option pour trancher les discussions entamées depuis le 30 avril par le sélectionneur de l’équipe nationale, Claude Le Roy, en vue de persuader président de l’Athletic Club Léopards de Dolisie, Rémy Ayayos-Ikounga, de libérer pour le compte de l’équipe nationale les huit joueurs convoqués. Pour les missions qui lui sont assignées par le gouvernement congolais, Claude le Roy ne veut pas se passer des joueurs de l’AC Léopards le 18 mai lors du déplacement pour Windhoek où les Diables rouges livreront le match aller du premier tour des éliminatoires de la CAN du Maroc 2015. Selon lui, l’équipe nationale est au-dessus du club. Et il veut avoir avec lui tous les joueurs qu’il a convoqués, insistant sur la présence de ceux des Léopards. Il a raison. Le chemin menant vers la qualification est truffé de piège. Il faut d’abord passer la Namibie, le vainqueur Libye-Rwanda, avant de se loger dans un groupe A dans lequel se trouve le Nigeria, tenant du titre, l’Afrique du Sud et le Soudan. Seuls les deux premiers seront qualifiés pour la phase finale.

Du côté des Léopards, le même discours est tenu. Rémy Ayayos-Ikounga n’a pas l’intention de se priver de ses cadres, entre autres Boris Moubhio, Bissiki Magnokélé, Hermann Lakolo, Rudy Guelord Bhebey Ndey, Khader Bidimbou et ses deux gardiens Chansel Massa et Gildas Mouyabi pour le premier match des poules de la Coupe africaine de la Confédération, le même 18 mai à Dolisie opposant les Léopards à Coton Sport de Garoua. Il n’a pas non plus tort. Car la qualification pour les demi-finales passe par les victoires à domicile. Le niveau sera très élevé, a-t-il reconnu, même s’il est convaincu que rien n’est insurmontable. « Ce serait difficile au regard de la valeur de nos concurrents, mais ils savent aussi que l’AC Léopards est une équipe de qualité et un nom dans le continent. Nous allons jouer avec la volonté d’aller le plus loin possible et sans les prendre de haut, car nous connaissons plus ou moins nos adversaires. »

Depuis les révélations de ces dates communes, les deux acteurs du sport congolais sont en discussion. Aucun d’eux n’est prêt à céder vu l’enjeu des échéances. « Il y a aussi une certaine cacophonie au niveau de la CAF, car je ne comprends pas pourquoi on va programmer le même jour des matchs en équipe nationale et des matchs interclubs sachant que les viviers de l’équipe nationale sont les clubs qui sont engagés dans cette compétition puisqu’ils sont les meilleurs du continent. En partant du principe que l’équipe nationale est toujours prioritaire, il faut aussi savoir que ce sont les joueurs qui sont sous contrat avec l’AC Léopards. C’est le club qui les paie et qui les garde en forme. Nous sommes engagés aussi avec le drapeau national en coupe interclubs. La suggestion que je vais faire au sélectionneur est de nous laisser ceux dont nous avons besoin pour ce match », a commenté le président de l’AC Léopards.

C’est ici qu’intervient la responsabilité de la CAF dans cette opposition, d’autant plus que nulle part au monde, on a vu programmer le même jour un match de l’équipe nationale et celui du club qui fournit plus de joueurs en équipe nationale. Le Barcelone et le Real de Madrid, qui constituent l’ossature de l’équipe espagnole, ne peuvent livrer les matchs de la Ligue des champions pendant que la sélection nationale joue les éliminatoires de l’Euro ou de la Coupe du Monde. En programmant ces matchs, la CAF ne savait-elle pas que le Congo et la Libye sont les deux pays moins classés dont les clubs qui ont respectivement assuré leur qualification pour la phase de poules pour la Coupe de la Confédération pour les Léopards et la Ligue des champions pour Al Ahly Benghazi qui constituent tous deux la colonne vertébrale de leur équipe nationale ?

La démarche signifiant à la CAF la difficulté de livrer les deux matchs le même jour est bonne. Car c’est elle qui s’est vraiment trompée dans la programmation des matchs du Congo. La Libye se trouve dans la même situation. Car d’autres clubs concurrents concernés par les deux compétitions africaines des clubs ont vu leur sélection nationale être épargnée des tours préliminaires, notamment le Cameroun, l’Égypte, la Tunisie, la RDC, la Côte d’Ivoire, le Mali et l’Algérie. Que Claude Le Roy et Rémy Ayayos-Ikounga attendent la réponse de la CAF. Sa sagesse tranchera.