Calendrier électoral: les soutiens des partenaires extérieurs s’accumulent

Samedi 11 Novembre 2017 - 16:45

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Les Nations unies, les Etats-Unis, l’Union européenne (UE), etc., ont relâché leurs pressions sur la RDC en se ralliant sous conditions au chronogramme publié récemment par la Céni qui prolonge de plus d'un an le bail du président Joseph Kabila à la tête de l’Etat.

D’aucuns s’attendaient à ce que Washington, l’ONU, l’UE et autres puissent faire chorus sur le rejet du calendrier de la Céni, mais en lieu et place, c’est plutôt un satisfécit qui a prévalu dans leurs diverses réactions.Tous ceux qui avaient parié sur une levée de boucliers des partenaires de la RDC, au lendemain de la publication du calendrier électoral au motif que celui-ci ne cadrait pas avec leur agenda, devront se dédire aujourd’hui. En effet, ce chronogramme bénéficie présentement des soutiens  de la communauté internationale. Ce qui, forcément, constitue une victoire diplomatique pour Joseph Kabila qui peut être sûr de garder son fauteuil jusqu’au 12 janvier 2019, date de la passation effective de pouvoir après la prestation de serment du nouveau président élu.

Aucun parmi ces partenaires extérieurs du pays ne s’est exprimé pour critiquer frontalement ledit calendrier qui accorde, de fait, un sursis à Joseph Kabila. Là-dessus, certains observateurs voient en cette adhésion de la communauté internationale une sorte de caution au glissement du mandat présidentiel. Ce qui n'enchante pas l’opposition radicale qui, elle, s’en tient à l’échéance de décembre 2017 consacrée dans l’Accord de la Saint-Sylvestre.

Qu’à cela ne tienne. Une chose est vraie, c’est que Joseph Kabila s’en tire à bon compte face à une communauté internationale qui a décidé de mettre un peu d’eau dans son vin. Du coup, la pression extérieure s’est estompée bien que le spectre des sanctions ciblées continue à planer sur quelques officiels congolais, accusés d’entrave au processus électoral. Tous les partenaires extérieurs ont désormais les yeux rivés sur décembre 2018, date butoir censée consacrer le premier passage pacifique et civilisé du pouvoir par des voies démocratiques. Pour Washington, les attentes sont comblées.

Le calendrier publié rejoint la proposition faite par la représentante américaine à l’ONU, lors de son dernier passage en RDC. Nikki Haley, on s’en souvient, avait exigé des élections en 2018, faute de quoi son pays allait retirer son soutien à la RDC. A la suite des Etats-Unis, l’UE a également apporté son soutien à ce calendrier, estimant qu’il « doit mener à une transition démocratique », tout en soulignant l’importance « de mettre en œuvre en œuvre les mesures de décrispation politique nécessaires ». L’UE se dit même prête, dans son communiqué du 9 novembre, à travailler avec les acteurs congolais et ses partenaires, en particulier les Nations unies, l’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe et l’Organisation internationale de la Francophonie, pour contribuer à atteindre cet objectif.

D’autres Etats occidentaux se sont exprimés, à titre individuel, sur la problématique électorale en RDC avec une emphase particulière sur la nécessité de tenir le pari de décembre 2018. La Belgique, par exemple, a invité à un consensus le plus large possible autour du chronogramme électoral, convaincue que « c'est maintenant aux autorités congolaises de prendre toutes les mesures nécessaires afin d'exécuter le calendrier et de parvenir à un processus fiable et consensuel ».

La Monusco, quant à elle, a offert son assistance à l’organisation des élections à la date fixée par la Céni. Elle entend consacrer, dans sa prochaine résolution sur la RDC, un volet entier sur son apport logistique à la préparation des scrutins. Quant à l’Organisation internationale de la Francophonie, elle a proposé la mise en place d’un comité d’experts internationaux pour accompagner la Céni. Il s’agit, précisément, « de créer un comité d’experts qui sera là pour être un relais avec la communauté Internationale, en général, et être le témoin de ce qui se passe sous la conduite de la Céni, en particulier », a suggéré Pascal Couchepin, envoyé spécial de la secrétaire générale de la Francophonie pour la région des Grands lacs).   

Alain Diasso

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