Cameroun : Amnesty accuse les forces de sécurité de torture

Jeudi 20 Juillet 2017 - 15:11

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Dans un rapport publié le 20 juillet, Amnesty international dénonce la mort en détention des « dizaines » de prisonniers au Cameroun dans des centres où les forces de sécurité détiennent au secret et torturent des suspects dans la lutte contre le groupe djihadiste nigérian Boko Haram.

Dans ce rapport, 101 personnes affirment avoir été détenues au secret et torturées par le Bataillon d'intervention rapide (BIR, unité d'élite de l'armée) et la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE), entre 2013 et 2017. Parmi lesquels 32 personnes ont expliqué à l'ONG avoir été témoins de la mort d'un codétenu en détention. « Amnesty International estime que des dizaines de prisonniers sont décédés dans les centres de détention du BIR et de la DGRE, entre 2013 et 2017, à la suite d'actes de tortures et d'autres mauvais traitements », affirme le rapport.

La base de Salak du BIR et le centre non-officiel dit « du Lac » de la DGRE à Yaoundé sont particulièrement pointés du doigt par Amnesty International : sur 101 cas de torture répertoriés, plus de 80 s'y seraient produits. Selon le rapport, les Etats-Unis et la France auraient une présence plus ou moins régulière sur cette base de Salak. « Nous avons des preuves irréfutables, qu'il y a une présence internationale à Salak. Des militaires américains sont présents régulièrement sur la base, et des délégués d'Amnesty International y ont vu des militaires français, mais rien ne nous permet d'affirmer qu'ils se trouvent en permanence sur le site », explique Ilaria Allegrozzi, une des auteurs du rapport.

L'ONG dit avoir contacté les ambassades américaine et française au Cameroun demandant l'ouverture d'une enquête sur « la connaissance éventuelle par leur personnel de pratiques de détention illégale et de torture ». « La torture est une pratique routinière par les forces de sécurité, c'est systématique au Cameroun, on observe ça depuis le début des hostilités. Nous appelons le gouvernement à prendre ses responsabilités », indique Ilaria Allegrozzi.

Josiane Mambou Loukoula

Notification: 

Non