Candidature du Congo à l’Opep : la décision viendra de Vienne

Jeudi 21 Juin 2018 - 12:45

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 Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, est rentré à Brazzaville, le 19 juin, après une série de missions de lobbying à l'étranger pour l'accession du Congo au cartel des pays producteurs et exportateurs de pétrole.

 

 

 

 

 

 

 

C’est ce 22 juin, en effet, que s’ouvre à Vienne, en Autriche, l’assemblée générale de l’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole (Opep). Au nombre des dossiers en examen, figure la candidature de la République du Congo. Celle-ci, voulue par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso, a fait l’objet de missions de plaidoyer et de lobbying conduites par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération et des Congolais de l’étranger qui, souvent, était accompagné par son collègue des Hydrocarbures, Jean Marc Thystère Tchicaya.

Cette mission diplomatique accomplie, ou achevée, les regards sont désormais tournés vers Vienne pour attendre la décision de ces géants du pétrole que sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Équateur, l’Irak, l’Iran, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar, le Venezuela et le Gabon.

 Bien que n’étant pas membre de l’Opep, le Congo doit surveiller l’attitude d’autres importants pays producteurs de pétrole tels le Canada, le Soudan, le Mexique, le Royaume-Uni, la Norvège, les États-Unis, la Russie et Oman qui peuvent aussi influencer sur ce dossier.

« L’Opep est en vérité un club très fermé. Je dirais même un cénacle où ne sont admis que ceux qui ont reçu l’approbation du ciel et de la terre. Il y a de réelles chances pour notre pays d’adhérer à cette organisation parce que nous avons des atouts réels, nous avons un potentiel qui suscite de l’espoir et les partenaires le savent », déclarait le chef de la diplomatie congolaise, le 15 mai dernier, à Abuja. Conscient des enjeux, il a dû jouer toutes les cartes en adoptant les profils de diplomate, avocat et communicant.

                                                     Quels sont les soutiens du Congo ?

Le Nigeria est classé premier producteur africain et onzième au niveau mondial.  C’est parce que son soutien est essentiel que les deux ministres congolais s’y étaient rendus, le 15 mai, où ils étaient reçus par le Pr Yemi Osinbadjo San, le vice-président de ce pays.

L’autre soutien est garanti par Reem Alhashimy, la ministre d’Etat des Emirats arabes unis, en charge de la Coopération internationale avec qui les émissaires du Congo s’étaient entretenus, le 17 mai dernier, à Dubaï.

Au milieu de ce périple diplomatique dans « les capitales du pétrole », Jean-Claude Gakosso avait aussi fait escale à Vienne, le 6 juin, pour échanger avec le secrétaire général de l’Opep, Mohammed S. Barkindo. Parce qu’il se dit qu’un « droit de veto » existe au sein de l’Opep, l’Iran et l’Irak ont été ciblés par le Congo.

Reçu à Bagdad, le 13 juin, par le président Fouad Massoum, le chef de la diplomatie congolaise lui a transmis le message de son homologue  congolais, Denis Sassou N’Guesso. A Téhéran, un plaidoyer a été engagé auprès du ministre des Affaires étrangères iranien, Morteza SarmadI, avant l’échange technique avec le ministre des Hydrocarbures de ce pays, Bijan Namdar Zanganeh.

De son côté, le ministre des Hydrocarbures, qui  se trouve  à Vienne, réunissait tous les arguments nécessaires pour appuyer la démarche. « Pour pouvoir adhérer à l’Opep, il faut un vote du conseil des ministres des pays membres à l’unanimité. Pour cela, il faut faire du lobbying pour vendre la destination Congo. Comme vous le savez, le Congo dispose d’un énorme potentiel. En 2018, grâce à des champs qui sont passés en exploitation, nous produisons actuellement trois cent trente mille barils par jour avec un objectif à la fin de 2018 de trois cent cinquante mille barils par jour. Donc, nous sommes parmi les producteurs importants du continent africain après l’Angola qui est un grand producteur, le Nigeria, la Guinée équatoriale » , assurait Jean Marc Thysthère Tchicaya.

                                           Et les pays voisins ?

Interrogé sur le sort du Congo, Jean-Claude Gakosso avait le propos « diplomatique » mais rassuré parlant d’« un lobbying engagé avec les autres capitales que sont Luanda, Libreville, Malabo, Caracas, etc. […]. » Puis, il ajoutait : « Nous avons également travaillé de manière directe (échanges entre chefs d’Etat) mais aussi en nous appuyant sur les moyens modernes de communication. » Ceci, dans le seul souci qu’« un consensus solide se forme le 22 juin prochain autour de la candidature du Congo lorsque le conseil d’administration de l’Opep se réunira à Vienne. »

On retiendra que l’Opep est un cartel de pays producteurs de pétrole créé le 14 septembre 1960 lors de la conférence de Bagdad, dans un contexte d’exacerbation de la concurrence entre compagnies pétrolières et de fortes pressions à la baisse sur le prix du pétrole.

Son objectif est de réguler la production et le prix du pétrole par une politique concertée de ses membres. Intégrer ce cartel permettra au Congo de peser sur le marché ou d’aligner son paragraphe sur cette politique qui s’écrit sans lui.

 

 

 

La Rédaction

Légendes et crédits photo : 

Jean-Claude et le président iranien

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