Carburant : la hausse du prix du litre fait jaser les transporteurs

Lundi 19 Mars 2018 - 18:58

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Après une augmentation du prix du baril de l’ordre de 50 % à l’échelle internationale, Kinshasa a autorisé une hausse de 80 francs congolais (FC) du litre à la pompe, soit une hausse estimée à 4,62 FC.

 

 

Désormais, le prix de l’essence est passé de 1 810 à 1890, et  celui du mazout ou gasoil de 1 800 à 1880 FC. Comme pour la hausse intervenue en janvier dernier, le gouvernement central n’autorisera pas une révision à la hausse de la grille tarifaire du transport en commun. Cette décision suscite la colère des usagers de la route, surpris de la soudaineté de la hausse survenue le matin. 

Pour un certain nombre d’observateurs de la vie économique nationale, rien ne présageait l’imminence d’une nouvelle augmentation du prix du litre à la pompe, la deuxième depuis le début de cette année et vraisemblablement pas la dernière en vue. Déjà, une polémique enfle sur le motif officiel avancé de l’évolution récente des cours internationaux. Selon des chiffres sur la situation des cours du pétrole, provenant de l’Asie, la tendance serait plutôt à la baisse.

En RDC, beaucoup d’usagers de la route ont appris la nouvelle le même jour, tout en s’interrogeant sur une possible implication sur le prix de la course à Kinshasa principalement, au moment où le pouvoir d’achat des Congolais continue à s’effriter. Ils ont constaté avec grande frayeur l’absence de vulgarisation de la mesure gouvernementale. Du côté du gouvernement central, l’on insiste sur le fait que la hausse intervient après une augmentation du prix du pétrole de l’ordre de 50 %. En fait, il ne s’agit que d’un rajustement obéissant au strict respect de la loi de l’offre et de la demande.

Pourtant, cela n’a pas empêché quelques scènes de colère de la part des clients désabusés. Certains chauffeurs de taxis ont demandé aux autorités congolaises de ne pas interdire une juste répercussion sur le prix de la course. Pour certaines sources avisées, le gouvernement central doit rester vigilant car les transporteurs routiers avaient décidé unilatéralement, à une certaine époque, de revoir à la hausse leur tarification après des changements au niveau des stations-service. «  Ce silence coupable des autorités congolaises est inacceptable. Je ne savais même pas que le carburant va se vendre plus cher à la pompe. 80 FC, ce n’est pas rien. Nous méritions d’être informés d’un tel rajustement. », a regretté un chauffeur de taxi.   

Selon un certain nombre d’analystes, les opérateurs pétroliers cherchent à tout prix à atteindre un point d’équilibre qui se fixerait autour de 400 FC. Tout laisse croire que de nouvelles augmentations devraient intervenir au courant de cette année, en dépit d’une stabilité relative du taux de change. Il faudrait, au pire, s’attendre à plus de deux augmentions au cours des prochains mois. Cela devrait impacter nécessairement sur les tarifs du transport en commun et les prix des produits de consommation courante. Au cas contraire, c’est-à-dire si le gouvernement central refuse d’autoriser toute augmentation, il y aurait un risque de pénurie de produits pétroliers, a affirmé le ministère de l’Économie. Cette hausse de 4,62 % touche toute l’étendue du territoire national. Pour rappel, trois facteurs interviennent dans la fixation du prix du litre à la pompe : le prix du baril sur le marché international, le prix moyen frontière commercial et l’écart du taux de change.   

Laurent Essolomwa

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