Célestin Mokoki : « l’enclavement de la Likouala pénalise énormément la ville d’Impfondo »

Jeudi 14 Décembre 2017 - 14:02

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Elu récemment maire de la commune d’Impfondo, Célestin Mokoki fait déjà face aux catastrophes naturelles. Dans une interview accordée à la presse, il revient sur l’aide humanitaire apportée par le gouvernement et les Nations unies, évoquant en même temps les difficultés auxquelles sa ville est confrontée.

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Les dernières pluies qui se sont abattues dans le département de la Likouala ont causé d’énormes dégâts matériels, occasionnant environ cinq mille victimes. Plus de deux semaines après, le gouvernement et ses partenaires viennent de vous apporter une assistance humanitaire. Quel sentiment ressentez-vous au moment de recevoir cette donation ?

Célestin Mokoki (C M) : D’abord, permettez-moi de remercier les services publics et le système des Nations unies pour avoir entendu notre cri du cœur. Ils ont volé effectivement à notre secours en nous apportant une aide multiforme sur tous les plans. Nous venons, d’ailleurs, de recevoir un lot de matériel qui nous a permis de lancer les travaux d’assainissement nécessaires à l’aménagement des voies qui permettent d’évacuer les eaux, parce que le problème est celui-là. Nous ne pouvons que nous réjouir, nous sommes heureux de constater que nous n’avons pas été abandonnés.

L.D.B. : Est-ce pour la première fois que votre commune est frappée par ce genre de catastrophe ?

C.M. : J’ai passé une bonne partie de mon enfance ici, c’est un phénomène qui est cyclique, il arrive de temps en temps mais très rarement. Quand il arrive, il pleut beaucoup et pendant longtemps; le sol argileux n’arrive pas toujours à absorber immédiatement les eaux qui montent. Nous lançons un appel à la population pour qu’elle ne se considère pas abandonnée. Elle vient, d'ailleurs, de bénéficier de l'assistance de l’Etat et du système des Nations unies. Je l'invite à prendre conscience pour ne pas boucher les canalisations aménagées car celles-ci permettent de drainer les eaux vers les réceptacles.

L.D.B. : Outre le problème d’assainissement, quelles sont les autres difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?

C.M. : Nous sommes confrontés à plusieurs difficultés que l’on observe dans toutes les villes de la République du Congo, notamment l’habitat, l’aménagement des voiries, l’hygiène et naturellement la paupérisation de la population. Nous devons nous attaquer à tous ces problèmes, mais dans le contexte de la crise économique actuelle, c’est difficile. A titre d'exemple, la mairie a dû attendre l’aide des pouvoirs publics, précisément le ministère des Affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité pour obtenir des kits de matériel d’assainissement. Tous ces problèmes sont entiers dans notre commune, évidemment nous ne pouvons que les poser tous les jours. Le règlement de la question des inondations, pour ne prendre que ce cas, exige qu'il y ait un grand canal qui puisse amener les eaux vers un réceptacle se trouvant dans le nord. Cela permettrait à toutes les canalisations de la ville de converger vers ce canal.

L.D.B.:L'on a constaté, après votre arrivée à la tête de la mairie d’Impfondo, que le marché a changé d’emplacement. Est-ce une délocalisation ?   

C.M. : Ce n’est pas une délocalisation permanente du marché, elle est éphémère. En fait, c’est une kermesse que nous avons organisée, parce que ce sont des activités qui sont permises par la loi pour générer les recettes. Comme je viens de vous le dire, la municipalité est démunie et pour mener des travaux d’assainissement, il faut prendre des tâcherons qu’il faudrait rémunérer. Ainsi, nous avons organisé cette activité pour gérer ce genre de problèmes. Nous y sommes pour un mois si les vendeurs le veulent bien.   

L.D.B. : Impfondo est l’une des premières villes ayant bénéficié de la politique tournante de la municipalisation accélérée. Comment pouvez-vous justifier cet état d’enclavement avancé ?

C.M. :  Effectivement, le département de la Likouala en général et Impfondo en particulier sont très enclavés. La route Ouesso-Impfondo n’est pas encore complètement construite. Le tronçon Ouesso-Enyellé vient d’être inauguré par le Premier ministre, il reste celui reliant Enyellé à Impfondo. Cet enclavement pénalise énormément la ville d’Impfondo qui a du mal à être ravitaillée et visitée. Nous lançons un cri du cœur et fort heureusement, le Premier ministre a promis de s'y atteler pour qu'une solution soit trouvée à ce grand problème qui nous pénalise énormément. Entre-temps, Impfondo était desservie par la compagnie de transport « Océan du nord » mais du fait de la dégradation du tronçon Dongou-Boyelé, les bus ne circulent plus, alors il faut prendre l’avion qui est coûteux. Cela pèse énormément sur l’activité économique dans le département. 

Propos recueillis par Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le maire d’Impfondo, Célestin Mokoki /Adiac La ministre des Affaires sociales et le le maire d'Impfondo pendant le lancement de l’opération d’assainissement/ Adiac

Notification: 

Non