Cémac : de nouveaux engagements pour accélérer la sortie de crise

Vendredi 26 Octobre 2018 - 17:56

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Réunis à N’Djamena, la capitale tchadienne, le 25 octobre, les chefs d’Etat et de gouvernement de la sous-région se sont accordés pour donner un nouvel élan aux réformes décidées il y a deux ans, en réponse notamment à la crise sévère induite par la chute des cours de pétrole.

Les dirigeants de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) ont, après s’être penchés sur la situation économique communautaire, réaffirmé la volonté de conjuguer des efforts pour trouver une solution durable à la crise. Dans un communiqué final, les chefs d’Etat et de gouvernement ont réaffirmé l’urgence de mettre en œuvre toutes les mesures contenues dans les programmes conclus avec le Fonds monétaire international (FMI). Ils ont instruit les ministres en charge des négociations ou du suivi des programmes économiques avec l’institution financière de faire montre d’une détermination sans faille dans la mise en œuvre des réformes indispensables au redressement économique de la sous-région.

Ces résolutions valaient la peine d’être prises puisque, lors du sommet de décembre 2016, à Yaoundé, au Cameroun, les dirigeants de la Cémac s’étaient engagés à conclure des programmes économiques et financiers avec le FMI. A ce jour, quatre pays ont réussi à tenir ces engagements : le Cameroun, le Gabon, la République centrafricaine et le Tchad. Quant au Congo et à la Guinée équatoriale, ils ne sont pas toujours parvenus à un accord avec l’institution financière.

Devant cet état de chose, le président de la commission de la Cémac, Daniel Ona Ondo, a plaidé pour la concrétisation des engagements déjà pris avec le FMI. « La conclusion urgente d’un programme économique et financier avec le FMI par le Congo et la Guinée équatoriale s’impose avec acuité afin d’éviter le risque des passagers clandestins », a-t-il prévenu. Pour ce faire, les chefs d’Etat ont instruit la Commission de la Cémac d’accélérer les réformes des politiques sectorielles communes et de tout mettre en œuvre pour renforcer l’intégration sous-régionale et améliorer la gouvernance.

Des résolutions prises par la conférence des chefs d’Etat touchent également les institutions communautaires. C’est le cas de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (Umac) puisque la conférence des chefs d'Etat a encouragé les pays membres à faire respecter la convention régissant cette institution et la réglementation des changes en vigueur en vue de favoriser le rapatriement intégral des recettes d’exportations. Les dirigeants de la communauté ont aussi demandé à l’Union économique de l’Afrique centrale et à l’Umac de mettre en place un dispositif plus contraignant afin d’assurer le plein respect des critères de convergence, favoriser la coordination des politiques budgétaires nationales ainsi que la politique monétaire commune.

Les dirigeants de la Cémac ont, par ailleurs, encouragé les Etats à mettre en place, suivant le calendrier convenu, le plan d’actions du Groupe d’actions contre le blanchiment d’argent en Afrique visant à pallier les faiblesses identifiées dans les dispositifs de lutte anti-blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Ils ont encouragé la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) à poursuivre l’application de toutes les mesures de son ressort, nécessaires à la stratégie de sortie de crise, au redressement des économies de la communauté et au maintien de la stabilité monétaire et financière.

En fin juillet dernier à N’Djamena, le Comité de politique monétaire de la BEAC avait décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt des appels d’offres à 2,95%, le taux de pénalité aux banques à 7,0%, le taux de rémunération des réserves obligatoires à 0,05%. Il avait aussi décidé de la suppression des taux des avances aux Trésors nationaux, en cohérence avec les nouvelles dispositions statutaires.

La situation de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC) était également sur la table des dirigeants de la Cémac. A ce sujet, ils ont décidé de la réforme de l’institution, notamment la séparation des fonctions de président de la BDEAC et de président du conseil d’administration, de la création d’un comité de crédits et d’un comité des rémunérations.

S’agissant de la Commission bancaire de l’Afrique centrale, elle a été instruite à renforcer la supervision prudentielle des établissements de crédit afin de garantir la stabilité du système bancaire sous-régional. Le gouverneur de la BEAC et président statutaire de son Comité de politique monétaire, Abbas Mahamat Tolli, a assuré que malgré la crise économique ambiante, « il n’y a pas péril en la demeure ». « La Commission bancaire, ainsi que la Banque centrale, restent vigilantes pour prévenir toute situation de nature à mettre en difficulté la situation d’une banque ou d’une place financière », a-t-il ajouté.

Pour le président Idriss Déby Itno qui s’adressait à la conférence dans son mot de clôture, la sortie de crise dans la Cémac passe inévitablement par la prise en considération des préoccupations fondamentales sus-évoquées. « La rude conjoncture qui frappe de plein fouet notre sous-région nous impose d’agir efficacement, a-t-il insisté, ajoutant: « C’est pourquoi la mise en œuvre des actes forts qui ont sanctionné ce sommet est une urgence absolue pour l’ensemble de nos gouvernements et nos institutions »

 

 

Nestor N'Gampoula

Légendes et crédits photo : 

- La photo des chefs d’État et de gouvernement de la Cémac

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