Cémac : la zone connaît un excès de liquidités et un sous financement de l’activité économique

13-11-2014 13:30

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Excepté la République centrafricaine, tous les pays membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cémac) sont producteurs de pétrole et connaissent un excès de liquidités qui nuit à leur politique monétaire.

Responsable d’une mission du Fonds monétaire international (FMI) auprès de la Cémac et du Cameroun, Mario Zamaroczy pense que « l'excès de liquidités devrait être réduit pour renforcer les canaux de transmission de la politique monétaire ». Le FMI note que les banques commerciales et les établissements de microfinance de la Cémac sont en surliquidité, alors que l’activité économique est sous financée. Il fait remarquer que « les banques ne prêtent pas assez parce qu'elles n'ont pas un système de garantie suffisamment efficace pour octroyer des crédits » et préconise de « réformer le cadre régional de surveillance budgétaire actuel pour assurer la viabilité à long terme des pays riches en pétrole de la Cémac », et de mettre en œuvre une application plus rigoureuse des normes prudentielles et d’accélérer  la restructuration des banques non viables.

Le paradoxe de la surliquidité est dans l'existence d'une concomitance  entre une surliquidité persistante et une insuffisance de financement du secteur réel. Et c’est le cas de la zone Cémac où l’économie réelle manque de financement externe alors que le secteur bancaire dispose de liquidités excédentaires qu’il ne parvient pas à utiliser. Mais la surliquidité bancaire de la zone Cémac dépasse un simple phénomène conjoncturel. Il puise sa source dans l’histoire institutionnelle de la zone FCFA. Parallèlement, les Banques des États de l’Afrique (Béac) annoncent avoir revu à la baisse les prévisions de croissance de la Cémac, à 5,7% en 2014, alors qu’elle tablait encore, en juillet dernier sur une croissance de 6,1%.

Le gouverneur de la Béac, Lucas Abaga Nchama, reconnaît qu’il y a eu beaucoup d’optimisme lors des prévisions initiales. Le FMI annonçait, en juin dernier, un taux de croissance économique entre 5 et 5,5% en 2014 grâce notamment au rebond de la production pétrolière dans la région.

 

Noël Ndong