Cémac : un programme de promotion des PPP envisagé

Mardi 3 Décembre 2013 - 16:33

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Ces partenariats publics-privés (PPP) font partie des initiatives concernant le financement des infrastructures. Seulement l’utilisation de ce mode de financement reste encore limitée (à peine 5%) dans l’espace de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac)

Un séminaire régional, organisé conjointement par la République du Congo, la Banque mondiale (BM) et la France, en partenariat avec la commission de la Cémac, la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC), et avec l’appui financier de « Public-Private Infrastructure Advisory Facility », se tient à Brazzaville. Il vise à créer les conditions nécessaires pour attirer les investisseurs internationaux et régionaux, afin de soutenir la croissance économique.

Les participants échangent sur les réformes à mettre en place par les autorités des pays de la sous-région, dans le but d’élaborer un programme de promotion des PPP au sein des pays membres de la Cémac. Ces dix dernières années, les économies africaines de la sous-région ont connu une croissance moyenne de plus de 5%. Néanmoins, celle-ci n’a pas su se matérialiser par de nouveaux emplois dans des secteurs à forte intensité de main d’œuvre. Et parmi les contraintes qui affectent la productivité, l’on cite le déficit en matière d’infrastructures.

Selon la BM, le faible niveau des infrastructures, de façon générale, fait perdre à l’Afrique 2 points de croissance annuellement. Pour atteindre un niveau d’infrastructure comparable à celui des pays asiatiques, l’Afrique devra investir près de 100 milliards de dollars par an durant 10 ans pour la réalisation des infrastructures. Ceci représenterait entre 10 et 15% du produit intérieur brut, selon les pays. Un autre défi est celui de la garantie d’un cadre institutionnel stable ainsi que l’amélioration du climat des affaires. En effet, l’essor de l’Afrique dépend d’une plus grande implication des investisseurs à long terme.

« Comment identifier les sources de financement, pendant que les finances publiques connaissent des difficultés qui ont fait passer les investissements publics en matière d’infrastructure de 4% en 1980-1985 à 1,6% entre 2001-2008. Où trouver ces financements pendant que l’aide au développement fait également face à des contraintes ? », s’interroge la BM.  

Par ailleurs, ce séminaire s’inscrit dans le cadre de la recherche de stratégies des pays de la zone Cémac pour la convergence des politiques de développement de leurs économies respectives.

Les PPP combinent les avantages du secteur privé

Durant trois jours, les participants devront plancher sur les conditions nécessaires pour renforcer le cadre institutionnel et réglementaire pour les PPP, et développer un ensemble de projets susceptibles d’être soumis au marché.

Ce séminaire doit se focaliser sur les expériences de la sous-région dans la mise en œuvre des projets PPP pour en tirer un bilan, d'une part, en consolidant les acquis, et d’autre part, en proposant de nouvelles opportunités pour un engagement plus grand dans les politiques des PPP. Pour rappel, les PPP permettent de mieux combiner les avantages du secteur privé en assurant un accès au marché financier, la promotion de l’innovation, l’efficacité managériale, pour ne citer que ceux-ci.

Du côté de la République du Congo, tirant les leçons des conditions de l’environnement actuel, elle a engagé de profondes réformes structurelles, dans le but de conforter la dynamique de la plate-forme du dialogue public-privé. « Il s’agit de clarifier les fondamentaux du cadre juridique et institutionnel de l’exercice des affaires et l’élimination dans les faits des barrières non tarifaires et des pesanteurs usuelles », a commenté Léon Raphaël Mokoko, ministre délégué au Plan et à l’Intégration. « La création de l’agence de promotion des investissements, le fonds d’impulsion et de garantie, l’agence des petites et moyennes entreprises et bien d’autres outils déjà créés, illustrent la volonté du Congo d’être au rendez-vous du développement, en relation avec son plan national de développement », a-t-il poursuivi.

Dans son argumentaire, Léon Raphaël Mokoko a assuré que le gouvernement travaille au renforcement des PPP à travers des contrats de service, de gestion ou de concession de certains services publics, et l’utilisation des BOT (Built-Operate-Transfert) dans la construction d’infrastructures. À cela s’ajoutent la création de sociétés d’économie mixte et l’appel à contribution directe des populations. « Le développement des investissements du Port autonome de Pointe-Noire est une parfaite illustration de ce partenariat avec l’intervention de différents opérateurs sur différents segments d’activités multidimensionnelles », a conclu le ministre délégué au Plan et à l’Intégration. 

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Différents partenaires en marge du séminaire. crédit photo Adiac