Céni : report probable des élections locales et municipales

Mercredi 20 Novembre 2019 - 13:45

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Outre le manque des moyens financiers,  les cent trente millions de dollars alloués à la Centrale électorale étant jugés insignifiants, l’autre contrainte pouvant hypothéquer la tenue des scrutins serait la refonte de cette institution dont tous les animateurs sont arrivés en fin de mandat. 

 

 

Prévues pour

janvier 2020, les élections locales et municipales risquent de ne pas avoir lieu. Le report est inéluctable au regard des différentes contraintes qui s’amoncèlent dans le processus de la matérialisation de ces scrutins, les premiers à être organisés en République démocratique du Congo. La principale difficulté est celle liée au manque de moyens financiers, étant entendu que l’enveloppe mise dans l’escarcelle de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) n'est pas à la hauteur des attentes en raison de sa modicité.

A peine cent trente millions de dollars viennent, en effet, d’être alloués au financement de ces opérations électorales dans le projet de loi de finances pour l’exercice 2020. Lors du dernier débat général consacré à l’examen du projet de ce budget au Palais du peuple, les députés nationaux ont stigmatisé la faiblesse du financement des élections locales et municipales, eu égard à la complexité liée à leur organisation. Bien que le Premier ministre ait déclaré devant son auditoire qu'il espérait capter des recettes aux titres de caution, les élus du peuple sont restés plutôt dubitatifs quant à la tenue effective de ces scrutins.

Alors qu'à l’époque, en 2018 précisément, la Céni avait chiffré ses besoins autour de quatre cents millions de dollars pour organiser les scrutins locaux, les représentants du peuple s’étonnent que le gouvernement puisse revoir à la baisse cette enveloppe pendant qu’aucune donne sociologique n’a changé, en termes des besoins et du contexte électoral. Au niveau de la Céni, l’on ne cesse de réitérer l’appel à des moyens suffisants et conséquents à même de lui permettre d’organiser les scrutins sans problème.                       

L’autre contrainte, et non des moindres tendant à hypothéquer la tenue des élections locales d’ici à janvier 2020, est celle liée à la refonte de la Céni dont tous les animateurs sont arrivés à la fin de leur mandat. Il est indiqué que dans sa forme actuelle, la Centrale électorale ne peut organiser les élections, sans renouveler ses structures et ses animateurs. Un processus qui peut prendre beaucoup de temps en donnant lieu à des tergiversations lassantes, surtout quant à la représentation de l’opposition généralement empêtrée dans des contradictions autour du choix de ses délégués. Pour une certaine opinion, tout n’est qu’une question de volonté politique, car seul le gouvernement est habilité à rééquilibrer la répartition des lignes budgétaires en tenant compte des observations faites.

A tout prendre, il s'agit là des scrutins d’importance nationale parce que censés résoudre bon nombre de problèmes de gouvernance à la base par l’élection des bourgmestres, des maires ou des chefs de secteur et autres commis de l’Etat œuvrant dans des entités décentralisées.      

Alain Diasso

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