Centrafrique: début de la mise en œuvre de l’accord de paix

Mercredi 20 Février 2019 - 18:36

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Le ministre centrafricain de la Communication, Ange-Maxime Kazagui, a indiqué, le 20 février, lors d’une conférence de presse à Bangui, que le texte signé le 6 février par le gouvernement et les groupes armés a connu un début d’exécution.

« Dès que l’accord a été signé, nous avons pris toutes les dispositions pour faire ce qui était demandé ou requis. L’accord de paix est en train d’être mis en œuvre », a assuré le ministre de la Communication. Avec cette déclaration, le gouvernement centrafricain s’est voulu rassurant quant à l’application du texte qui prévoit notamment qu’un gouvernement inclusif soit nommé « immédiatement après signature de l’accord », ce qui n’a pas encore été fait.

Pour Ange Maxime Kazagui, « il n’y a pas de soucis concernant le remaniement » ministériel à venir. Afin de hâter la mise en œuvre de l’accord de Khartoum, une « commission inclusive » composée des représentants des parties en conflit a bien été créée par un décret du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, comme le stipule le document. Cette instance aura pour missions, entre autres, de préparer le travail d’une Commission vérité, justice, réparation et réconciliation qui doit être mise en place dans moins de trois mois. Elle a également la responsabilité de « qualifier et de proposer toute action susceptible d’être prise en matière de justice ».

Malgré l’existence de l’accord de paix, plusieurs incidents impliquant des membres de groupes armés ont eu lieu ces derniers jours. Le porte-parole de la mission de l’ONU en RCA (Minusca), Vladimir Monteiro, qui participait à la conférence de presse, a indiqué que « deux éléments armés non identifiés » ont notamment été tués mardi sur l’axe Bambari-Alindao (centre) après avoir ouvert le feu sur une patrouille de l’ONU. « Il y aura peut-être des incidents, des difficultés, des tentatives de recul, mais est-ce que cela voudra dire que l’accord est obsolète? Non! », a affirmé le ministre de la Communication, qui a souligné que « le dialogue continue entre le gouvernement et les groupes armés ». « On ne peut pas y aller dans la précipitation (…). De la même manière, si les groupes armés ne se sont pas dissous immédiatement après la signature de l’accord, c’est que ça ne se fait pas en un instant », a poursuivi Ange-Maxime Kazagui.

L’accord de paix de Khartoum n’est pas le premier du genre conclu entre Bangui et les groupes armés qui contrôlent 80% du pays. Il s’agit du huitième texte signé depuis le début de la crise en Centrafrique, en 2013, qui a été préparé depuis juillet 2017 par l’Union africaine et salué par tous les partenaires du pays.

Les milices qui opèrent à travers la Centrafrique s’opposent régulièrement aux quelque douze mille soldats et policiers de la Minusca qui tente en vain d’empêcher les violences.

 

Nestor N'Gampoula

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